La Vie est un songe, de Calderòn de la Barca (1635)

En Pologne, un père s'enquiert d'un fils, Sigismond, qu'il a fait élever comme un monstre, enchaîné dans une grotte qui lui sert de prison, en compagnie d'un serviteur nommé Clothalde. Il a l'intention de l'éprouver en faisant de lui pour un jour un Roi, afin de voir s'il est digne de cette charge, ou s'il doit léguer le trône à d'autres. Le titre vient de ce qu'il sera rendu, dans le cas contraire, à son obscure existence, en cas d'échec, comme s'il s'éveillait d'un songe. L'expérience se passe mal...

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Une découverte étonnante. Au début, je n'accrochais pas trop (surprise du style ampoulé et des métaphores qui m'ont paru poussives), mais très vite la personnalité de Sigismond et de Clotharde m'ont saisie... Deux intrigues se côtoient, égales en intérêt.

Citation :
BASILE :

(...) et bien que j'aie nourri la pensée d'enlacer ton cou d'une étreinte pleine d'amour, je m'en retournerai sans l'avoir fait, parce que tes bras me font peur.

SIGISMOND :

Je pourrai en rester privé, comme j'en fus privé jusqu'ici ; car un père capable d'user contre moi d'assez de rigueur pour me rejeter loin de lui - effet d'un naturel ingrat -, pour m'élever comme une bête et me traiter comme un monstre, et pour aspirer à ma mort, peu m'importe que ce père me refuse ses bras quand il m'a dénié ma condition d'homme.