Ludwig ou le crépuscule des dieux, de Luchino Visconti (1973)
Evocation du règne de Louis II de Bavière, protecteur des arts, et en particulier de Richard Wagner qui dut son salut et la possibilité de réaliser ses plus belles oeuvres grâce à ce monarque...
MON AVIS
Je ne parviens toujours pas à comprendre la fascination que j'ai eue pour cette histoire, au point de la suivre deux soirs de suite à la rentrée, sur ARTE. La passionnée de généalogie serait-elle entraînée malgré elle vers les têtes couronnées, à force ? Les passages où l'on entendait sous forme de clochettes de boîte à musique des extraits des opéras de Wagner me mettaient en transe, alors qu'habituellement c'est un des compositeurs qui me laisse le plus indifférente. J'ai eu une impression de douce familiarité avec tous les sons, toutes les images, toutes les discussions.
Helmut Berger, qui joue le rôle de Louis II, est complètement investi du rôle, il est le rôle et sa ressemblance physique avec Romi Schneider, qui joue une fois de plus Sissi, mais une Sissi inquiétante, ambiguë, lunaire, est à la fois extraordinaire et complètement historique. Belle histoire d'amour impossible, cousin-cousine dont les unions consanguines donneraient à leur liaison sans début ni fin un parfum de véritable inceste narcissique. On voit le personnage passer de la jeunesse, de la beauté, de la pure sensibilité à leur pendant inverse, dont la folie. On est également touché par le ménage à trois des Von Bülow (Silvana Mangano porte son rôle de Muse intrigante sur le visage) et de Wagner, passant d'un effet Thénardier impudent à l'innocente petite famille rachetée par l'amour.