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13 décembre 2009

My Name is Joe, de Ken Loach (1998)

joeL'HISTOIRE


Écosse. Joe Kavanagh est un des miraculés de l'alcool : il est abstinent mais toujours chômeur, et révolté contre un système complètement schizophrène (par exemple, quand il vient lui reprocher de tapisser chez quelqu'un par amitié, alors qu'il ne sait pas lui donner de travail). Il s'engage alors aux côtés des autres, dans l'atelier thérapeutique et dans le football amateur, comme entraîneur. La vie semble lui sourire : Sarah, une assistante sociale qui suit Liam et Sabine, tombe amoureuse de lui.

Liam est un des jeunes footballeurs dont il s'occupe. Jeune père, il sort de prison pour trafic de drogue et compte lui aussi changer de vie. Malheureusement, sa compagne, Sabine, continue à se droguer, et doit tant d'argent au chef de gang local, qu'elle se prostitue. Ce dernier, McGowan, fait pression pour récupérer ses dettes.

Pour éviter que le jeune couple ne retombe dans la spirale d'illégalité et de déchéance qu'il s'échinait à quitter, Joe décide d'accepter de passer deux fois de la drogue... Il n'en parle pas à Sarah.

MON AVIS


Ce film est très prenant, et son pessimisme n'a rien de forcé, même si l'on aimerait qu'il soit possible d'avoir des rédemptions durables. L'accusation contre une société où les seuls interlocuteurs véritablement puissants sont la pègre, et où ceux qui vous jugent, les représentants d'un État impuissant à vous aider à tenir ce qu'il vous préconise, est nette.

Le personnage de Sarah (Louise Goodall), l'assistante sociale, est à cet égard, intéressant. De la bonté et de l'intérêt pour les autres, de l'amour pour Joe mais elle semble vivre en dehors de la réalité, à savoir que Joe (Peter Mullan) l'aime et veut donc s'unir à elle (sa réaction lors de la scène de la bague est affligeante, du marivaudage hors de saison, même si l'on comprend sa stupéfaction) et qu'il y a des forces contre lesquelles il est très difficile de lutter légalement.

Loin de tous les films épiques prouvant que lorsqu'on veut, on peut, il met en lumière le tragique de la condition humaine : quand votre marge de manœuvre est faible parce que vous êtes sans grade, vous revenez comme un boomerang à ce à quoi vous avez cherché à échapper. Liam (David McKay), les deux pieds dans sa misère, refusant de fuir est à cet égard bouleversant de lucidité.

Extrait en VO du début.

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