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15 janvier 2010

Invictus, de Clint Eastwood (2010)

invictusL'HISTOIRE


Nelson Mandela sort de prison et est élu président d'Afrique du Sud, proclame la fin de l'Apartheid. Les choses sont loin d'être finies. Même si le président a veillé à "laisser quelque chose" aux apartheidistes, et montre l'exemple en évitant les chasses aux sorcières et les limogeages au cœur de sa propre équipe, leur hymne, leur drapeau, leur équipe, les Springboks, traditionnellement soutenus par tous dans le pays, sauf par les Noirs, prêts à soutenir toutes les équipes, sauf leur équipe nationale.

Mandela a l'intuition que la coupe du monde de 1995 pourrait être l'occasion de fédérer les deux couleurs de peau autour d'une équipe et entreprend de lui redonner de la crédibilité. Problèmes : elle enchaîne les mauvais matchs, et les Noirs continuent à ne pas se reconnaître en elle...

MON AVIS


Un grand sujet, un beau titre, une idée très intéressante et porteuse. Morgan Freeman et Matt Damon sont crédibles.

Par contre, j'ai du mal à comprendre qu'il n'y ait guère de couac dans le concert de louanges de critiques que j'ai connues plus virulentes, parfois à l'excès. Personne donc, à part moi et la personne qui m'accompagnait, n'a-t-il été choqué par l'angélisme, l'invraisemblance des situations ("Ecoutez la musique !" hurle Matt Damon en pleine partie à ses équipiers), la musique stéréotypée (roulement de tambour militaire à l'entrée de l'équipe nationale), complètement à l'opposé de ce qui se passait en Afrique du Sud en 1995-1996 ?

Clint Eastwood feint de croire qu'à partir du match, les policiers blancs portent en triomphe les petits garçons noirs, que les deux couleurs tombent dans les bras l'un de l'autre, que les Blancs n'ont plus de réticence à chanter leur nouvel hymne national ni à adopter l'autre drapeau ; en réalité, plusieurs années plus tard, les richesses sont toujours aussi mal réparties, et le pardon décrété dans le pays n'a profité qu'à ceux qui commirent les fautes. C'est inélégant de rappeler qu'une fraternité d'ambiance de match est aussi trompeuse que des serments d'amour au cours d'une soirée arrosée, mais c'est comme ça.

Quand on met cela entre parenthèses, et qu'on se concentre sur ce qu'a voulu Mandela et non pas sur ce qu'il a réussi, la magie opère et l'on sort de la séance réconcilié avec la race humaine.

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