Dom Juan, de Molière (1665)
LE DRAME
Comme pour ma lecture précédente, on ne résume plus l'intrigue, surtout qu'elle est mythique...
Dom(inus) Juan Tenorio est un noble Espagnol du XVIème siècle, dont le modèle, immortalisé par Tirso de Molina, aurait existé. Il s'est illustré par un fabuleux libertinage avant de se convertir et d'entrer au monastère (modèle "de Marana", illustré en français par Prosper Mérimée).
Molière, ulcéré par des drames personnels et professionnels, outré par les cabales hypocrites des dévots va pousser le libertin d'une confrontation avec ses victimes, ses proies, ses jaloux, ses alliés, ses vengeurs, jusqu'à la confrontation avec la divinité, qu'il défiera avant de mourir.
MON AVIS
On reconnaît les classiques à ce que chaque relecture nous apporte quelque chose de plus. Encore cette fois, Don Juan, Molière, Sganarelle m'ont appris quelque chose de plus. On peut décider que Don Juan n'est qu'un manipulateur pervers (lecture très post-moderne) dépourvu d'affects, ou au contraire le voir comme un libertin, cynique et passionné, sincère à chaque seconde, fidèle à lui-même avant tout.
L'ambiguité du personnage de Sganarelle, son valet, à la fois obséquieux, effrayé, arrogant presque jusqu'à la fierté et préoccupé du salut de son maître, est intéressante. Il alterne les répliques et raisonnements stupides avec les remarques de bon sens, sur la vie en société et les devoirs moraux envers les autres.
Le "mes gages, mes gages" final plonge dans la perplexité.