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19 juin 2010

Entretien d'un philosophe avec la Maréchale de ***, de Denis Diderot (1773)

marechaleUn philosophe matérialiste rencontre la femme d'un Maréchal, enceinte jusqu'aux yeux, ayant déjà mis au monde six enfants, et qui reconnaît, avec une modestie qui l'honore, ne connaître rien d'autre que le catéchisme, et avec une honnête naïveté qu'elle n'est croyante et pratiquante que parce qu'elle en espère du bien. Elle s'étonne, par exemple, qu'en ne croyant rien, son interlocuteur ne soit devenu un "homme de sac et de corde", persuadée comme encore beaucoup de croyants aujourd'hui que la religion serait une sorte de police, assurant la société contre les débordements. Or : "Dites-moi si un misanthrope s'était proposé de faire le malheur du genre humain, qu'aurait-il pu inventer de mieux que la croyance en un être incompréhensible, sur lequel les hommes n'auraient jamais pu s'entendre, et auquel ils auraient attaché plus d'importance qu'à leur vie ? Or est-il possible de séparer de la notion d'une divinité l'incompréhensibilité la plus profonde et l'importance la plus grande ?"

Le philosophe va examiner avec elle, ravie de se découvrir capable de philosopher, s'il faut raisonner en termes de bonté ou malignité, avantage ou inconvénient, en ce qui concerne la foi ou la religion

Madame la Maréchale, honnête, en convient, et elle n'est pas au bout de ses surprises...


Sous forme de dialogue, Diderot nous donne à lire dix-sept pages fraîches et amusantes, mais fondamentales. C'est la question ontologique, qui est finalement abordée, quand le rituel religieux, tabous, interdits et autres, ont été battus en brèche.

Plus jeune, Diderot m'épouvantait ; aujourd'hui, il me ravit, m'amuse et m'interroge.

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