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24 mars 2011

Flavius Josèphe - Un Juif dans l'Empire romain, de Patrick BANON (2007)

flavius_josepheYossef ben Matityahou HaCohen, plus connu sous le nom de Flavius-Josèphe, vieillit à Rome et se remémore les temps troublés de l'occupation romaine, sous Tibère, Néron, Caligula et enfin Vespasien et Titus, qui virent la répression impitoyable des Hébreux. Les fanatiques juifs de tout bord prônent le jusqu'au-boutisme résistant.

Dans la position délicate de la double descendance royale et sacerdotale, sadducéen de surcroît, Flavius-Josèphe défend à la fois le respect des lois juives, la défense d'une certaine idée (assez raciste, il faut bien le dire) de la pureté mais ne veut pas aller jusqu'au martyre, jusqu'à l'anéantissement des Hébreux : il sait très bien que la mort de tous ne sauvera pas leurs valeurs, mais ne se rend peut-être pas compte des extrémités où sont prêts à aller les Romains : le siège de Jérusalem, la destruction de son peuple et de son temple, en 70 après J.-C.


J'ai mis très longtemps à lire cette biographie, d'abord parce que je suis très occupée en ce moment, ensuite parce que rien n'était assez captivant pour me donner envie de faire passer cette lecture avant d'autres occupations. J'ai trouvé la narration assez linéaire et en même temps répétitive.

Ce n'est pourtant pas une lecture dépourvue d'intérêt. Outre que la biographie traite d'un historien antique réputé que je ne connaissais pas encore, il s'occupe d'une période et de lieux antiques sur lesquels j'ai plusieurs fois travaillé, et je reconnais que la compétence de Patrick Banon va au-delà de mes espérances. Il utilise très rigoureusement et fréquemment le texte de Flavius-Josèphe, qu'il me faut lire depuis longtemps, mais je sens que je pourrais peut-être même me l'épargner désormais...

J'ai quand même un doute sur la pureté des intentions de Flavius-Josèphe quand il incitait les insurgés à se rendre aux Romains ; qu'une fois, il se laisse abuser par leurs bonnes intentions, ne sachant pas à quelle débauche de cruauté se livreraient ces derniers une fois que quelques habitants ou pèlerins de Jérusalem sortiraient naïvement pour s'en remettre à eux, soit. Mais qu'une deuxième fois puis une troisième fois il les prie de se rendre, et qu'à chaque massacre de représailles, il semble chaque fois tomber douloureusement de son haut... découvrant que Titus couvre pillards, tortionnaires et soudards, cela ne peut qu'éveiller le doute. En tout cas, moi, je ne marche pas.

C'est une lecture qui répond assez bien, en plus sérieuse, à une de mes dernières lectures, qui se passe au même endroit et à la même époque, environ : Le Royaume des Mécréants, de Burgess.

Citations :

  • josephus_pleadingTrop de familles clament désormais leur refus de poursuivre le siège. Par centaines, des hommes et des femmes fuient chaque nuit Jérusalem. Il paraît même que des combattants se mêlent à la population pour échapper aux combats. Une rumeur qui rend Simon furieux. Les paroles de Joseph ont été efficaces, mais plus encore la famine qui dévore la ville. Les toits des maisons sont couverts de corps exsangues venus chercher le regard du ciel sur leur agonie. Les plus jeunes parcourent jusqu'à l'épuisement les ruelles de Jérusalem, sans autre but que d'avancer vers leur tombe, s'effondrant là où la mort les capture. Les plus résistants avalent des pièces de monnaie pour éviter d'être pillés par les insurgés et quittent la cité leur trésor à l'abri de leur ventre gonflé par la faim. Il existe désormais deux façon de quitter Jérusalem, son cadavre jeté du haut des murailles, ou en se faufilant par les portes pour chercher l'espoir dans le camp ennemi.
  • La piété véritable nous invite non à la haine entre les hommes, mais à la mise en commun des biens, au refus de l'injustice et à la recherche de l'équité, et au bannissement des guerres de conquête. => note citant un ouvrage de F.-J. Contre Apion, livre XLI, chapitre 61, § 291-293.
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Commentaires
D
Je pense qu'il faut s'intéresser au sujet pour vraiment entrer dans cette biographie.<br /> Les meilleurs moments sont au début et... à la fin...<br /> Bon week-end à toi, et merci de ton passage.
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P
Bon, eh ben, celui-ci, je l'oublie.<br /> Passe un bon weekend ... il arrive!
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