Les Couleurs de la montagne, de Carlos César Arbelàez (2011)

Dans un hameau de Colombie, tout à fait rural et pauvre, sur un territoire sensible, où s'affrontent armée et guerilla, les enfants essaient de vivre leur enfance : parents, animaux, école, ballon... Autour d'eux pourtant les drames sont permanents : la maîtresse barre régulièrement les noms des enfants dont les parents fuient, il y a des meurtres, les murs de l'école sont tagués soit par l'armée, soit par les guerilleros. La maîtresse, qui veut faire de l'école un lieu de paix, décide de faire faire aux enfants une fresque par dessus les graffitis politiques...

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Ce film commence tout doucement, sur des petits détails de la vie quotidienne, à la lisière de l'ennui tant cela semble intimiste et contemplatif, puis très vite, l'angoisse s'insinue, la pression sur les adultes est tellement insupportable que les enfants, auxquels on ne dit rien (cela paraît parfois complètement crétin), finissent par en être éclaboussés.

La personne qui m'accompagnait me dit "[avoir] craint que le film ne renvoie dos à dos les belligérants et avoir trouvé que l'armée était quand même plus chargée que la guerilla". Je n'ai pas dû tout comprendre. Pour moi, le film les renvoyait dos à dos, car je n'ai pas compté le nombre de morts ou d'"incivilités", mais la pression sur les civils, et elle m'a parue égale des deux côtés.

Ce n'est sans doute pas un chef-d'oeuvre, mais ce film fait partie des films qui font vivre de l'intérieur les pays étrangers et c'est une expérience bouleversante.