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20 mai 2011

Philoctète, de Sophocle (409 avant notre ère)

sophocle_tragCette pièce reprend un épisode mythologique assez peu connu de l'expédition contre Troie.

Hélénos ayant prophétisé que les Grecs ne prendraient jamais Troie sans Philoctète et son arc, voilà Ulysse bien embarrassé. En effet, il a quelques années auparavant abandonné cruellement Philoctète sur l'île de Lemnos car ce dernier avait été piqué par une vipère et sa blessure s'infectait, suppurait, puait et le faisait tellement crier que la traversée en navire devenait intolérable avec sa présence à bord.

Sacré retour de bâton ! Il va falloir retourner le chercher et le reprendre, lui, ses cris, sa puanteur... et surtout sa rancœur. Et il y a toutes les chances qu'il refuse de venir, à cause de l'humiliation qu'Ulysse lui a infligée. Il charge alors Néoptolème, le fils d'Achille, de feindre d'être fâché avec Ulysse à cause d'une histoire d'héritage (avoir ou ne pas les armes d'Achille, qui vient de mourir) et de le persuader d'embarquer avec lui...


Une tragédie originale, bouleversante, dont les passages poétiques sont extraordinaires. J'ai vraiment adoré !

Citations :

  • Oh ! étrangers, qui êtes-vous ? Comment, à la rame, être-vous venus toucher ici à une terre sans mouillage, sans habitants ? Quels sont donc le pays, la race dont je dois prononcer le nom, si je veux rencontrer juste ? Votre vêtement, au premier aspect, m'a bien l'air de celui qui m'est cher entre tous, celui de la Grèce. Mais c'est votre voix que je veux entendre. Ne vous laissez pas troubler par la crainte : n'ayez pas peur d'un homme transformé en sauvage. Ayez pitié plutôt d'un malheureux, seul, abandonné, sans amis. (Philoctète)
  • Il n'avait de voisin que lui-même, puisqu'il ne pouvait se mouvoir. Nul indigène n'approchait sa misère, près de qui il pût trouver un écho, alors qu'il poussait en pleurant la plainte sanglante qui le dévorait. Nul qui pût, quand un sang brûlant venait à suinter de ses plaies sur son pied grouillant de vermine, nul qui pût, au moyen de plantes apaisantes, calmer ses crises, lorsqu'elles survenaient, en arrachant des simples à la terre féconde. Et c'était lui seul aussi qui devait, tantôt ici, tantôt là, se traîner, comme un enfant abandonné de sa nourrice, jusqu'aux lieux où il aurait des ressources à sa portée, sitôt que s'était relâché le mal qui mordait son cœur. Il ne récoltait pour sa nourriture ni le grain qui nous vient de la terre sacrée, ni aucun de ces autres fruits que nous cultivons, nous, les mortels mangeurs de pain. Seul, son arc aux flèches rapides lui fournissait parfois grâce à ses traits ailés, de quoi satisfaire sa faim. Ah ! la pitoyable existence que celle d'un homme qui, depuis dix ans, n'a pas eu la joie de se voir verser de vin et qui, tout au contraire, dès qu'il apercevait par chance une eau stagnante, ne manquait pas d'aller à elle. (Le Chœur parlant de Philoctète)
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Commentaires
P
Pas sûr que ce soit mon genre. De toute façon, j'ai trop à lire, je n'en sors plus!
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