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30 avril 2012

Agostino, d'Alberto Moravia (1941)

agostinoAgostino vient passer des vacances avec sa mère. Canotage, baignades, la veuve et son fils de treize ans vivent dans une familiarité innocente et fusionnelle qui ressemble à de la plénitude. L'enfant admire sans réserve la beauté, la juvénilité et la force du corps joyeux de sa mère, quand soudain, les assiduités d'un homme jeune auprès d'elle éveillent tout d'abord sa jalousie puis son chagrin.

Une bande de voyous auquel il se joint par dépit lui ouvre crûment et cruellement les yeux sur les rapports supposés du jeune homme et de sa mère, apparemment notoires et le poussent à se détacher d'elle. L'espèce d'innocence impudique de cette mère magnifique, désirable, devient de plus en plus difficile à vivre pour l'enfant qui voudrait être déjà plus grand pour pouvoir la reléguer enfin à sa place de mère, puisqu'il souffre tant de la voir femme.


Un bref roman qui se lit très vite, peut-être un peu répétitif par instants. La sortie du paradis de l'enfance pour se retrouver brutalement plongé dans un monde crapoteux a quelque chose d'intenable, parfois. Cela faisait longtemps que j'avais rendez-vous avec ce roman et, curieusement, je n'ai pas reconnu les passages que j'avais autrefois traduits, et qui m'avaient paru beaucoup plus sensuels.

Citation :

  • Tout nu, Agostino se mit à se promener sur ce sable moelleux et miroitant, s'amusant à y enfoncer les pieds avec force et à voir l'eau venir tout de suite noyer ses empreintes. Il éprouvait maintenant un désir vague et désespéré de s’éloigner de la rivière, de suivre la côte en laissant derrière lui les gamins, Saro, sa mère, toute son ancienne vie. A force de marcher droit devant lui sur le sable blanc et doux, peut-être arriverait-il dans un pays où toutes ces vilaines choses n'existaient pas ? Dans un pays où il serait accueilli comme le souhaitait son cœur, où il lui serait possible d'oublier tout ce qu'il venait d'apprendre et de le rapprendre après, sans en être blessé ni honteux, d'une façon douce et naturelle qui devait exister, qui était celle qu'obscurément il avait désirée.
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