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13 juin 2012

Ferragus, Chef des Dévorants, d'Honoré de Balzac (1833)

FerragusDans une rue mal famée de Paris, le jeune Auguste de Maulincourt aperçoit incidemment l'épouse de Jules Desmarets, qu'on appelle Madame Jules, qu'il aime secrètement et sans espoir. En effet, son époux et elles semblent très unis par un amour sincère. La découverte qu'elle puisse aller dans un endroit aussi louche que la rue Soly remet cette belle légende en question. Touché au coeur, il subodore quelque déshonneur et rêve de vengeance.

Sa traque finit par alerter le mari, qui tombe à son tour dans les affres du doute...


Un roman un peu déroutant. Le titre annonce un roman noir, voire d'espionnage, avec un arrière-plan de société secrète. Mais elle reste pratiquement invisible : ses actions semblent plutôt menées par la main du hasard ou de la paranoïa des personnages, seule une inscription sur une urne fait allusion au nombre de ses membres (XII) dont Ferragus est le chef. C'est en réalité un roman psychologique, écrit à une époque où il ne paraît pas invraisemblable qu'une femme puisse mourir en quelques jours d'un choc nerveux. On finit toutefois par être pris, car le suspense est maintenu le plus longtemps possible.

La quête finale de l'incinération paraît tout de même en rupture de ton (les Parisiens ne s'y trompent pas, qui en font un sujet de raillerie) avec tout ce qui précède.

Citations :

  • Son peu de fortune l'obligeait à une vie austère, et il domptait ses fantaisies par de grands travaux. Après avoir pâli sur les chiffres, il se délassait en essayant avec obstination d'acquérir cet ensemble de connaissances, aujourd'hui nécessaires à tout homme qui veut se faire remarquer dans le monde, dans le commerce, au barreau, dans la politique ou dans les lettres. Le seul écueil que rencontrent ces belles âmes est leur probité même. Voient-ils une pauvre fille, ils s'en amourachent, l'épousent, et usent leur existence à se débattre entre la misère et l'amour. La plus belle ambition s'éteint dans le livre de dépense du ménage.
  • Les malheureux privés d'affection, et qui consument les belles heures de la jeunesse en de longs travaux, ont seuls le secret des rapides ravages que fait une passion dans leurs coeurs désertés, méconnus.
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