Mangeront-ils ? de Victor Hugo (1867)

Lady Janet et Lord Slada s'aiment contre la volonté du cousin de la première, le roi de Man. Il les a traqués jusqu'à un sanctuaire envahi de ronces où vit la sauvagine ; là, ils se sont réfugiés depuis trois jours ; le siège ne devrait pas durer très longtemps, songent le roi et son conseiller-flûtiste Mess Tityrus, immoral mais méprisant le roi. En effet, le lieu sacré ne recèle que plantes impoisonnées et de l'eau impropre à la consommation. Que mangeront-ils ?

Là, l'auteur se détourne de ce qui était apparemment son intrigue principale pour en créer une seconde, à mon avis bien supérieure. Aïrolo, un voleur, assiste caché, aux discussions des uns et des autres et décide d'intervenir...

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Les personnages de la sorcière Zineb et du voleur Aïrolo sont fascinants. Ce sont des marginaux à la bonté naturelle, point dépourvus de malice et pas honnêtes au sens social du terme, mais pleins de la pureté et incorruptibles aux dévoiements induits par une humanité socialisée.

Il y aurait aussi toute une étude à faire sur le cruelle, maligne, perfide neutralité de Mess Tityre, le bien mal nommé, du côté d'un roi qu'il déteste et jetant de l'huile sur le feu, pour le goût de l'intrigue et des études psychologiques.

J'ignorais complètement l'existence de cette pièce, avant que l'éditeur ne m'en adresse un exemplaire. Son titre est tout à fait incongru, je soupçonne qu'il ne devait être que provisoire. Même si je ne l'avais pas lu, j'aurais deviné que c'était une pièce écrite pendant son exil à Guernesey : comment ne pas reconnaître le roi tyrannique et abusant de son pouvoir ni ne reconnaître dans Aïrolo un proscrit bien plus honorable que le tyran ?

Comments

[algamau]

pas si mal mais j'ai lu des pièces d'Hugo plus sympathique :)

[petit lapinou]

je comprend rien