Sagan à toute allure, de Marie-Dominique Lelièvre (2008)

Il est vraiment difficile de faire une note de lecture sur une biographie : ou on tombe dans l'écueil de la note technique (rigoureux, extrapolatoire, partisan, etc.), soit on en vient à juger la vie du "biographié", ce qui est plus succulent, mais aussi facile qu'un peu lâche et imprécis.

Il faut que je précise que je ne suis pas une grande lectrice, encore moins une grande admiratrice de Françoise Sagan. Peut-être dois-je dire "pas encore", car Marie-Dominique Lelièvre me donne envie de refaire une tentative : De guerre lasse, selon elle, l'unique roman que j'ai lu, est loin d'être le meilleur. Ouf !

Elle nous fait comprendre comment la célèbre romancière a brûlé la chandelle par les deux bouts, couru des risques, fui tout ce qui avait l'air raisonnable, limitatif. Nous étions déjà touchés par cette allure de petite fille timide, aimable, que montraient d'elle les documentaires ; mais je suis assez révoltée par la façon dont tout un entourage parasite a pu vivre de sa générosité et l'entraîner dans une pente dangereuse sans la payer de retour, en tout cas, pas assez pour mon avis.

L'auteur cite abondamment le témoignage de l'amie de toujours, Florence Malraux, à laquelle elle voue une visible admiration, moins d'autres personnes, diversifie malgré tout ses sources. "Fan" de Sagan, son propos ne paraît pas moins objectif, elle tresse autant de couronnes qu'elle fait des bilans saumâtres de cette course vers l'abîme. Une vie intense, pleine de chances, de joies, de personnes, mais aussi de solitude, d'échecs, de déceptions...