Plus fort que la haine, de Tim Guénard (1999)
Tim Guénard raconte de manière émouvante comme il a réussi à faire mentir la fatalité sociale, génétique, morale, ses propres objectifs de haine et se reconstruire grâce à l'attention qu'il a toujours portée à ce qui se passait autour de lui puis, plus tard, aux clins d'oeil du "Big Boss".
Abandonné tout petit par sa mère et battu à mort par un père qui l'a, ainsi, hospitalisé pour trois ans, le petit enfant part d'abord à l'orphelinat où aucun parent ne le prend, puis en hôpital psychiatrique (tout cela parce que le pauvre enfant a des réactions de souffrance à ses traumatismes passés et pas si passés que ça !), puis en maison de correction dont il s'évadera, jusqu'à ne plus y être volontiers reçu. La route sera longue.
Mais ce qui frappe chez Tim Guénard, et qui rend sa résilience presque prévisible, c'est son altruisme, dans tous les sens du terme : un enfant, puis un homme aussi attentif à ses semblables, leurs us, leurs coutumes, capable de pressentir que ce dont il est privé est pourtant souhaitable, envisageable... est capable de remonter l'absence de parents aimants. Il s'est imprégné de toutes les personnes aimantes et généreuses qu'il a pu entrevoir, même fugitivement, et il s'est construit avec.
Je n'en dis pas plus. Il faut lire ce livre et avoir un peu d'espoir.
Pour ma part, cette lecture va m'inciter à avoir encore davantage de patience avec les enfants qui ont l'air "perdus". Ils ne le seront que si on cesse de croire en eux.