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25 juin 2014

Parce que des hommes y vivent - Turquie, ma terre blessée, de Martine PARTOÈS (2007)

parcequehovivent

Martine Partoès est une fervente catholique, qui vit dans l'oblation et donc dans l'aventure la plus pure. Elle a tout d'abord organisé une mission humanitaire à Adapazari, en Turquie, après le tremblement de terre, puis devant les requêtes des personnes dont elle partage un temps l'existence, elle décide de venir s'y installer pour plus longtemps, avec son mari et son fils. Elle fonde l'association "Parce que des hommes y vivent !" et s'occupera plus particulièrement des plus défavorisés, les handicapés.

L'expérience est tout d'abord exaltante, la chaleur humaine rencontrée, le partage inter-religion et interculturel a quelque chose d'extraordinaire, dans un pays paradoxalement strictement laïc (ce qui la choque, on rêve !). Puis, malheureusement, le bruit court qu'elle sort de ce cadre laïc, qu'elle distribuerait des bibles et s'adonnerait au prosélytisme, ce qui hérisse les dignitaires musulmans contraints par la loi à ne pas faire de même. Difficile de prouver une calomnie réitérée... et quand la bureaucratie s'en mêle...


 Je suis restée parfois un peu perplexe devant l'exaltation de la narratrice, son ardeur à se jeter dans le vide, sa naïveté, mais je pense que c'est inhérent à la foi et au don de soi-même : impossible de calculer, de réfléchir longtemps. Et "rien de grand ne se fait sans passion" ; l'oeuvre est indéniablement grande. L'expérience est extrême, Martine Partoès et sa famille éprouvent la bonté, la solidarité de la part de ceux qui n'ont plus rien à perdre et qui ont compris qu'on ne pouvait se tenir chaud qu'à plusieurs et qui apprécient son don désintéressé. Le problème vient des autres, des papiers qui disparaissent ou apparaissent, des rumeurs et calomnient, de la christianophobie... La fin du récit nous montre une femme toujours ferme en ses convictions, mais ébranlée dans ses certitudes...

Citation :

  • Canan nous introduira de la même façon auprès des représentants de la mairie et du gouverneur. Mais là, une surprise de taille nous attend. Les bureaux des responsables politiques sont immenses, et nous assistons à quelque chose d'inimaginable pour les Français que nous sommes : dans les vastes bureaux meublés comme des salons de réception, se retrouvent, traités avec les mêmes égards, les notables de la ville comme les plus pauvres qui, au même titre que les autres, sont invités à s'asseoir dans les gros fauteuils de cuir et à prendre le thé avant d'exposer leur problème. Le parti politique au pouvoir dans cette municipalité est un parti religieux islamique et ce qui nous frappe est la respect inconditionnel accordé à chacun, quels que soient son rang, sa qualification, son statut. Sommes-nous en réunion ? Elle sera interrompue par l'arrivée de tel ou tel qui viendra expose sa situation, et qui, pour cela, sera invité à prendre place à côté de nous. Et, pour chacun, la même écoute, la même disponibilité, la même chaleur dans l'accueil. Le servie d'aide sociale d la mairie ne désemplit pas. Personne ne renvoie les gens. Une fois le problème exposé et réglé, ils restent là, une tasse de thé à la main, aussi longtemps qu'ils le désirent. Beaucoup sont âgés et viennent de loin, à pied... Autant de raisons pour les ajoints de la mairie de les traiter avec infiniment de respect.
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