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23 février 2015

Les Trésors de la Mer Rouge, de Romain Gary (1971)

tresors_mer_rougeDans ce court récit que je ne connaissais pas, Romain Gary va à l'aventure en "collectionneur d'âmes", comme il l'avait été surnommé, guidé d'étapes en étapes par des rencontres avec les gardiens des anciennes colonies françaises, comme des lumières d'un astre mort. Les terres sont désolées, brûlées, dangereuses mais recèlent des trésors humains, les victimes de la dureté, les victimes de leur propre dévouement... Ces militaires ne restent pas par intérêt, il n'y en a plus, mais persuadés qu'ils sont utiles aux autres là où ils sont.


C'est assez dépaysant, par anachronisme, de lire tout cela. Nous sommes après soixante-huit, des portraits de Mao fleurissent même au Yemen, et pour Romain Gary, ces hommes, ces femmes représentent un monde disparu, c'est presque une dystopie / utopie ; un ex-OAS qui est là feint même d'ignorer que l'Algérie n'est plus française. Les descriptions sont belles, l'humanisme de Gary triomphe, mais je ne sais pourquoi je suis restée un peu extérieure au texte...

Citations :

  • La fraternité anonyme, sans visage, sans nom, sans lien personnel ; la fraternité à l'état pur, la vraie... L'ai-je assez regardé ce diamant humain, et celui qui le porte en lui n'est même pas conscient de sa richesse. Ce n'est ni un saint ni un héros. C'est un homme qui aime la vie et l'amour au point de ne pas reconnaître au destin le droit de frapper la terre de malheur.
  • Je frotte une allumette : un beau visage luisant, un de ces visages éthiopiens longs et fins où se retrouve la marque de la première aristocratie du monde, celle des Ramsès et de Toutankhamon. (...) Je demeure coi, saisi de stupeur : tout ce corps à soldats est couvert de signatures. Je dis bien, de signatures : des hommes ont fait tatouer leurs noms sur cette véritable pierre tombale sous laquelle reposent les rêves des hommes sans amour. Des noms, des dates, comme sur un lieu de passage. (...) Tous ces graffiti sur cette tombe vivante, on pourrait les remplacer par ces quelques mots : Ici est venu mourir l'honneur des hommes...
  • A ceux qui s'étonneront de voir un homme plus qu'adulte débarquer d'un boutre dans la fournaise de l'affreux port de Hodeïda, où tout semble cuire jour et nuit dans la graisse, et faire cinq cents kilomètres à moto à la poursuite d'un regard, je ne peux que répondre ceci : à chacun ses trésors.
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Commentaires
S
Je ne suis pas attirée par ce genre de lecture....
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