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30 avril 2015

Aréopagitique, d'Isocrate (vers 308 avant J.-C.)

aeropagitiqueIsocrate, devant le danger perse, exhorte les Athéniens à se ranger à plus de prudence, à renouer avec la démocratie telle que l'avaient instituée Solon et Clisthène... et ce qui est paradoxal, c'est qu'il en fait une démocratie méritocratique plutôt qu'égalitariste, ce qu'il juge qu'Athènes est devenue, en même temps que dédaigneuse des lois humaines et divines. Il dénonce une frénésie de légifération, qui rappellera au Français du XXIème siècle quelque chose, qui ne signifie absolument pas que le peuple soit respectueux des lois. C'est pourtant un démocrate convaincu mais il ne croit plus au fonctionnement constitutionnel de celle qui lui est contemporaine.


Beau style binaire chaque fois que c'est possible, auquel la traduction juxtalinéaire qui confine à l'absurde dans ses choix de découpage ne rend pas suffisamment justice. Et je ne crois pas, à ce sujet, que cela vienne de la langue italienne du traducteur, puisque je vois bien le grec en face, peut-être de l'usage juxtalinéaire italien ?

Ce discours d'Isocrate me fait irrésistiblement penser à Cicéron, à Salluste également, y compris dans cette façon, pourtant typiquement romaine, de se référer à ce qu'on pourrait appeler un palaion ethos, puisque mos Majorum ne convient pas ici. Il semble imaginer plutôt que se rappeler une cité où tout un chacun rivalise de vertu pour le bien commun, y compris les plus riches, que personne n'aurait remis en question les lois : Criton, de Platon, avec la prosopopée des Lois est une référence qu'Isocrate avait certainement en tête.

Citation :

[70] Ταῦτα δὲ διῆλθον δυοῖν ἕνεκα, πρῶτον μὲν ἐμαυτὸν ἐπιδεῖξαι βουλόμενος οὐκ ὀλιγαρχιῶν οὐδὲ πλεονεξιῶν ἀλλὰ δικαίας καὶ κοσμίας ἐπιθυμοῦντα πολιτείας, ἔπειτα τὰς δημοκρατίας τάς τε κακῶς καθεστηκυίας ἐλαττόνων συμφορῶν αἰτίας γιγνομένας (...).

=> J'ai relaté ces faits pour deux raisons : la première parce que je veux montrer que je ne désire ni oligarchies, ni privilèges, mais un régime de justice et d'ordre, ensuite que les démocraties qui sont mal organisées engendrent moins de malheurs [que des gouvernements oligarchiques].

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