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22 juin 2019

Mont-Oriol, de Guy de Maupassant (1887)

mont-oriol-2053362-264-432Un roman de Maupassant ? Que je ne connaissais pas ! Et qui valait la peine d'être connu !

Je le dis sans ironie : quelle aventure ! quel profit l'on tire de la consultation des descriptifs du bac d'autres collègues !

Les gorges d'Enval sont une station thermale auvergnate assez réputée, où les médecins, des espèces de knocks règnent en maîtres. La satire du roman portera bien aussi sur eux, et Maupassant qui non seulement les fréquenta à cause des conséquences terribles d'une syphilis pas soignée à temps, et dont il mourra, les connut aussi bien dans les thermes. Il décrit donc d'une façon très informée cette sorte de passivité un peu sensuelle dans laquelle on se laisse glisser, comme Christiane de Ravenel, épouse Andermatt, jusqu'à l'adultère. J'apprends que ces ambiances d'adultères, de liaisons, de grossesses mal adressées sont également autobiographiques chez Maupassant, que je croyais sans descendance et qui a fait trois enfants à une "donneuse d'eau" à Châtelguyon. Mais l'on aurait tort de croire que ce roman ne serait qu'un roman de moeurs : c'est bien la satire des "Morticoles", comme dirait Léon Daudet, sortes d'intrigants occupés à se voler les malades ou à se placer aux meilleurs thermes, voire à compromettre les riches curistes. C'est aussi la satire des calculs immobiliers ; on assiste à la naissance d'une station thermale, Mont-Oriol, sur la foi d'une soi-disant guérison, on découvre les calculs qu'il faut faire pour s'accaparer les meilleurs sites... car celui des thermes ne suffit pas : il faudra loger, amuser, faire dépenser les curistes.

J'avoue que je ne comprends pas bien le désintérêt pour ce roman. Trop local, peut-être ? Je l'estime plus que Bel-Ami et à peine moins qu'Une Vie, et l'on retrouve bien des choses de ce roman, où les femmes sont des moyens bien plus que des buts. La cour de Paul de Brétigny à Christianne m'a fait irrésistiblement penser à la scène des comices (sans le contraste trivial) dans Madame Bovary et j'en ai bien ri.

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