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16 avril 2021

La Sacrifiée du Vercors, de François Médéline (2021)

41ZsRymmWgLEn 1944, alors que la France "libérée" règle ses comptes avec les traîtres, les espions, purge les derniers pions de l'Occupation (d'autant plus imparfaitement que certains d'entre eux sont lourds), on trouve Marie Vallette, une jeune institutrice, morte dans le Vercors. Ce qui laisse penser à une vengeance d'ordre politique est le fait qu'elle ait été tondue.

Georges Duroy, commissaire de police, délégué à l'épuration, dans le secteur pour transférer une espionne, se trouve présent et observe immédiatement (pendant qu'une jeune reportrice américaine prend des photos) que les agresseurs étaient forcément deux. Or les FFI présents, dont Petit Louis, le fiancé de Marie, ont incriminé rapidement Simeone Fucilla et s'apprêtent à le lyncher... Est-ce qu'on arrête des héros infaillibles ?


 J'ai mis du temps à entre dans le "temps" du récit ; non que l'époque ne soit pas parfaitement respectée... C'en était au contraire effrayant ! C'est bien la dislocation que j'imaginais et toutes les lâchetés et les médiocrités qui remontent pour se parer des habits les plus nobles et se livrer à des combats de m**** que je savais.

C'est plutôt que je ne comprenais pas les temps de réaction, voire les réactions du commissaire Duroy et de Judith Ashton, la journaliste. Ils semblent atteints d'une léthargie étrange et quand ils réagissent, cela semble étrangement à contre-temps. La façon dont Duroy fume longuement pendant le lynchage, dont Judith détourne les yeux, paraît inexplicable, surtout s'il faut réagir ensuite ! En début de roman aussi, des verbes d'action sans complément, ni direct, ni circonstanciel... on se demande ce qui se passe... C'est sans doute une habileté de l'auteur, car on est immédiatement mis dans la peau des personnages principaux qui ne comprennent pas trop ce qui se passe... Le problème, c'est que le lecteur ne "voit" pas aussi bien qu'eux les scènes non plus.

La deuxième moitié du roman est captivante et l'épilogue réserve des surprises, tandis que, comme dans la vie, les personnages conservent leur part de mystère.

Il me semble toutefois que ni le titre ni la couverture ne correspondent au récit : ils semblent promettre que la magnifique jeune femme, sa personnalité, sa vie seront au centre du roman, alors que ça ne sera pas le cas. Elle correspondrait davantage à Judith Ashton mais alors, le titre est confusant.

Prix France Bleu L'Histoire en polar

Citations :

  • Vous avez organisé une chasse à l'homme et laissé Simeone se faire lyncher par une bande d'excités alors que vous le pensiez innocent. C'est cela qui n'est pas logique, commissaire. Pour le reste, je vous remercie de ne pas présager de mes opinions.
  • Je suis commissaire rattaché à la délégation à l'épuration. Vous êtes un blanc-bec de service qui se prend pour la France.
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