Power biotique - Les super pouvoirs de votre intestin ! de Marion Kaplan et d'Alma Rota

J'ai acheté cet ouvrage de vulgarisation après sa sortie, sans doute parce qu'une vidéo sur l'alimentation dite paléolithique avait dû me séduire, avant que j'oublie les raisons précises des arguments. C'est en effet ainsi que Marion Kaplan se révèle à mesure que l'on lit ; Alma Rota, quant à elle, est une journaliste qui a suivi les conseils de la première et s'en est bien trouvée.

En réalité, au début, le propos est plutôt de parvenir à résoudre les intolérances alimentaires liées aux organes digestifs, notamment à l'intestin, tout ce qui le détruit et/ou le rend perméable. Il y est beaucoup question d'allergies, de maladie coeliaque, de fibres qui cultivent les bactéries, des mauvaises bactéries, de ce qui permet la plus grande diversité aux premières (bien que Marion Kaplan soit pessimiste quant à une résilience complète de ce côté-là, même en travaillant dur), et de combattre les suivantes.

J'ai lu beaucoup de choses intéressantes mais j'ai, au bout d'un moment, cessé le mode "je retiens par coeur ce que je lis", non pas parce que, comme chaque fois, ça me ralentit trop, mais parce que je me suis rendu compte que le secret est de manger "de tout" en petites quantités (petit moment délicieux que ces nombreuses pages où l'on constate que, oui, on mange bien tout ça, non, on ne doit pas avoir de carences, rrhhhha, extase de bonne élève). En réalité, il y a peu de choses qui, selon les autrices, est rhédibitoire. Mais ce peu est tout de même extrêmement répandu : les féculents, les aliments transformés et industriels, trop de gluten, les produits laitiers (trop de gras, trop de sucre, trop d'allergies et le calcium qu'on nous serine pour sa promotion habituelle, il n'est pas accessible). Elle ne diabolise pas le gluten, contrairement à ce que j'attendais, car s'il faut effectivement se désensibiliser, s'en priver complètement fera à long terme plus de dégâts à l'intestin que de bien. En revanche, elle en est restée à croire que le soja va vous déséquilibrer hormonalement (cas de quelques sojas OGM), alors qu'une étude d'Harvard dit même que ça protège les hommes du cancer de la prostate... Ça, ça m'a bien énervée.

J'ai été un peu piquée de faire que, tout en disant qu'il faudrait être flexitarien, les menus proposés en fin de livre (pour une détox pour les intolérants) contiennent au moins deux protéines animales (viande, poisson...) par jour ; infaisable pour un végétarien. Quant aux végétaliens, ils sont mis à l'index. Autre bémol : c'est peut-être plus un manuel du futur que du temps présent, car il suppose que votre généraliste va vous faire faire une batterie d'examens approfondis de ceci et de cela (plus de deux pages de noms d'examens), sachant que l'analyse du microbiotique, on nous en prévient, ne se fait de toute façon pas en France ; j'ai imaginé la tête de ma généraliste si je lui proposais de me les faire faire. Ainsi s'expliquent sans doute tous les malades coeliaques et allergiques imaginaires : faute d'analyses, on se tâte à la fin des repas, si ça nous chatouille ou nous grattouille et on décrète que ça (nom de l'ennemi), c'est fini.