Dans l'honneur et par la victoire, Les Patriotes, tome 4, de Max GALLO
Dernier tome de la série des Patriotes !
Bertrand de Thorenc offre moins le flanc aux soupçons de ses compagnons, mais il est "grillé" et recherché. Il ne veut cependant pas quitter le territoire français, qu'il parcourt, des petits villages du centre ou du sud, jusque dans le Dauphiné. Là, il retrouve Catherine Peyrolles, qui lui a demandé un enfant, mais qui ne semble pas tenir à ce qu'il en endosse la paternité. Et pourtant, cet enfant est pour lui une raison de plus de rester en vie et de se battre pour la France qu'il désire offrir aux générations suivantes, mais aussi une vulnérabilité, une occasion d'inquiétude supplémentaire. Les massacres, aussi bien perpétrés par la Résistance (aussi bien des attaques que des vendettas) que par la Milice, se multiplient, et les victimes, les horreurs, les massacres organisés (Oradour-sur-Glane, etc.) font désespérer de l'humanité.
Avec quatre grands-parents Résistants, je savais beaucoup de choses de l'intérieur, mais j'ai la confirmation que l'œuvre de fiction apporte des sensations qui dépassent la sympathie. Je mesure mieux le chaos, le traumatisme qu'ont pu être les deux dernières années de la guerre, où la réaction, l'intervention alliée se pressentait, mais où l'ennemi a profité d'être encore en place pour exécuter, torturer, détruire tant qu'il le pouvait. La claustration, la dénonciation, le risque qu'un camarade ne supporte pas l'interrogatoire, les vengeances, les "camarades" pas vraiment de la même obédience politique, tout cela exacerbe l'intolérable expectative. Je trouve extraordinaire ce qui a poussé les Français si vite à la résilience (encore que, en y réfléchissant bien...) alors que tous étaient en guerre civile littérale... peut-être les exécutions, légales ou sommaires des collaborateurs (les petits, hein, les "gros" sont morts bordés dans leur lit, on le sait bien) ont-elles suffi à donner l'impression que "tout était rentré dans l'ordre" ou calmé les ardeurs d'une éventuelle contre-résistance ?
Je suis également choquée des dessous de la politique déshumanisée, des arrières-pensées des Anglais et des Américains qui trouvaient la France et le Général de Gaulle "trop rouges" (pouf-pouf), pour libérer immédiatement Paris. De ce côté-là, rien de nouveau sous le soleil.
I L'Ombre et la Nuit (1936-11 novembre 1940)
II La flamme ne s'éteindra pas (11 novembre 1940-août 1942)
III Le Prix du sang (août 1942-21 juin 1943)
IV Dans l'Honneur et par la victoire (21 juin 1943-1945).