La Philosophie dans le boudoir, livres I à IV, de D.A.F. de Sade (1795)
Remarquablement écrit et représentatif du libertinage, qui va bien plus loin que ce que l'on peut imaginer. Foin de l'adultère bourgeois et de ses parties fines tellement conventionnelles qu'elles font rire : les libertins de ces quatre dialogues (version abrégée qui me suffira) entre deux ébats dont la technicité et la promotion répétitive fait parfois sourire, attaquent l'existence de Dieu, la morale, prônent l'égoïsme du plaisir personnel (sauf quand le plaisir de l'autre donne du plaisir) et l'indifférence à la douleur des autres, l'abandon des pauvres à leur mort, la sodomie de préférence à l'"autel de la nature", la prostitution, l'avortement, la pédophilie, l'inceste, le meurtre, le plus délicieux étant le parricide !...
Sade a lu Rousseau et en rendant également un culte à la nécessité de l'Homme d'être conforme à son projet naturel, le corrige radicalement avec l'idée d'une méchanceté qui serait la vraie nature humaine.