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26 août 2022

L'Affaire Calas, de Voltaire (1762)

indexConnaissant assez bien la question, et ayant déjà lu des extraits de l'oeuvre, je ne me dispensai pas de la lecture préalable de la préface, contrairement à mon habitude. En effet, quand on ignore tout d'une oeuvre, on passe immanquablement par une série de divulgâcheries et de propos s'appuyant sur des pré-requis que l'on n'a pas tout d'abord, qui mériteraient d'être mis en postface, dont je préfère me passer. Et je n'ai pas regretté d'avoir fait exception à ma règle mais la déception fut rude.

Déchoyant de la position de "combattant de la vérité" où je l'avais mis, je découvris grâce à Jacques Van Der Heuvel qu'il était surtout entiché de justice et, casse-tête éthique, que la justice ne passe pas toujours pas la stricte vérité sous la plume de l'avocat que Voltaire se souvient d'être en ce temps-là. Convaincu que Jean Calas a péri innocent, Voltaire crée l'Erreur Judiciaire, qu'il allégorise sous les traits de Jean Calas, en le vieillissant un peu, en le rendant beaucoup plus tolérant, ouvert, généreux et aimant qu'il l'était en réalité, en niant toutes les expertises qui ne vont pas dans son sens... Encore plus troublant, quand on relit les faits bruts, on comprend un peu les hésitations des Parlementaires (bien plus que des capitouls) car Jean Calas avait eu deux positions différentes au cours de l'enquête, dont une manifestement fausse, et j'en passe... Je suis troublée également par la notion de "lettre supposée", ce qui signifie que Voltaire a "tenu la main" de Donat Calas, qu'il a rencontré à Genève et qui était absent lors des faits, et de Mme Calas ; je ne le devrais pas car je n'ignore pas que la fonction de logographe remonte à Athènes antique et n'a rien d'un trucage, pas plus que de se faire représenter par un avocat, ce que Voltaire était.

A la fin de la lecture, cependant, au vu des absurdités, notamment, des jugements du Parlement de Toulouse, et de quelques arguments frappés au coin de la logique, je suis bien convaincue de l'innocence de Jean Calas... mais je reste perplexe sur les causes de la mort de Marc-Antoine...

Citations :

  • [Le Parlement de Toulouse] a défendu que l'on communiquât les pièces à personne, et même l'extrait d'arrêt.
  • L'extravagance absurde de ces calomnies me rassurait ; plus elles manifestaient de démence, plus j'espérais de la sagesse de vos juges."
  • D'ailleurs ce n'est pas [la femme de Calas] seulement qui m'intéresse, c'est le public, c'est l'humanité. Il importe à tout le monde qu'on motive de tels arrêts.
  • Vous êtes hors de cour, Lavaysse, hors de cour. Personne n'a conçu ces jugements extraordinaires et contradictoires. Pourquoi mon frère n'est -il que banni, s'il est coupable du meurtre de son frère ? Pourquoi, s'il est banni du Languedoc, est-il enfermé dans un couvent de Toulouse ? On n'y comprend rien. Chacun cherche la raison de ces arrêts et de cette conduite, et personne ne la trouve.
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