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Mots et Images
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  • Ceci est le journal de mes films, de mes lectures, de mes spectacles et, parfois, des expositions où je vais, sans prétention à l'exhaustivité, à la science, ni à l'objectivité. La fusion avec over-blog a supprimé mes "liens amis" et je les prie de m'en excuser. Je suis la première ennuyée...
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10 avril 2015

Lettre ouverte au déprimé, de Pascal-Henri KELLER (2013)

lettre-ouverte-dépriméL'auteur perdit un frère diagnostiqué comme dépressif, à cause d'antidépresseurs : permettant d'agir (de passer à l'acte), ce qu'un dépressif ne parvient, le plus souvent, pas à faire, ils provoquent le suicide qu'ils sont censés empêcher ! ce fut l'objet d'une communication scientifique scandaleuse de 2008. Il s'interroge alors à juste titre de la pertinence du tout-chimique pour "soigner" la légitime tristesse qu'on peut ressentir devant une réalité, une vérité qui nous blessent, une solitude, un entourage qu'on subit... Pourquoi traiter en malade quelqu'un qui a une réaction tout à fait attendue de chagrin et de découragement dans une situation d'adversité parfois très longue, dont il ne voit plus le bout ? Pourquoi un légitime questionnement, même ressassé (pourquoi n'ai-je jamais eu de chance en amour ? pourquoi ne suis-je pas reconnu ? pourquoi cette maladie ? pourquoi tant d'injustices ?...), devrait-il être un symptôme de dérangement neurologique ?
De plus, la dépression semble être justement une période où cette vérité, cette réalité, et notamment notre rapport à la mort, à la finitude, ont la chance, oui, la chance, d'être questionnés ; il faudrait savoir prendre ce temps de questionnement et d'appréciation, sans être dérangé par des molécules qui, au lieu de nous laisser dans une contemplation, certes douloureuse, mais bien statique, vont nous faire enjamber le parapet et rejoindre ces concepts !

L'auteur dénonce donc la réponse chimique systématique, le manque de sérieux des évaluations desdits antidépresseurs avant leur commercialisation, le secret qui a longtemps entouré l'"effet indésirable" qu'est la pulsion suicidaire auprès des malades, le fait qu'il n'y ait presque pas de différence entre la prise d'un antidépresseur et un placebo dans l'amélioration de l'état !

J'ai trouvé un peu fastidieux l'exposé sur les différents membres de la "famille" de la psychologie, et j'en ai mal vu l'intérêt. En revanche, assez drôlatiques (mais à condition de rire jaune) les tests mis à la disposition du corps médical pour déterminer si l'on est dépressif ! Qui ne le sera pas ?

Citations :

  • Si la dépression est une maladie comme les autres, on devrait donc mesurer le malheur du déprimé à l'aune du bonheur de celui qui ne l'est pas. La souffrance psychique du premier est-elle opposable au bien-être du second ? Si cette souffrance est pathologique, le bonheur permanent est-il la norme ? Autrement dit, étudier scientifiquement l'évolution d'un être malheureux et déprimé implique de comparer son état, supposé pathologique, à celui d'un être heureux et optimiste, supposé normal. (...) Le malheur et le sentiment dépressif sont-ils mesurables au même titre que les troubles de la fonction respiratoire ou des articulations, ceux du rythme cardiaque ou de l'acuité visuelle ?
  • Certains médecins ne s'y trompent pas et proposent à la personne déprimée qui les consulte, non pas un traitement médical, mais une pause. Une simple pause pour essayer, comme on le dit familièrement, de faire le point. Dans ce cas, l'arrêt de travail permet de bénéficier de cette pause salutaire. Encore faut-il qu'une fois mis en arrêt de travail, le patient ne se trouve pas d'un seul coup isolé, sans personne à qui parler et, privé de tout interlocuteur, exposé aux ruminations les plus sombres.
  • Pour diagnostiquer la dépression des personnes âgées, un questionnaire spécifique a  été mis au point : le GDS15 (Geriatric depression scale). Il est composé de 15 questions dont la réponse ne peut être que oui ou non. Voici un florilège de ces questions. En les lisant, ayez bien présent à l'esprit que le psychologue les pose à des personnes qui peuvent avoir plus de 90 ans et qui, le plus souvent, vivent en maison de retraite :
    1. Êtes-vous fondamentalement satisfait(e) de la vie que vous menez ?
    2. Avez-vous abandonné un grand nombre d'activités ?
    6. Craignez-vous qu'il vous arrive quelque chose de grave ?
    7. Êtes-vous heureux(se) la plupart du temps ?
    11. Pensez-vous qu'il est merveilleux de vivre à l'époque actuelle ?
    13. Vous sentez-vous plein(e) d'énergie ?
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Commentaires
S
Je dois absolument lire ce livre qui me donnera sans doute un autre regard.
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