Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mots et Images
Mots et Images
Derniers commentaires
Newsletter
15 juillet 2010

Les Chouans, d'Honoré de Balzac (1829)

Titre complet : Les Chouans ou La Bretagne en 1799.

chouansEmbuscades et surveillances ont lieu dans la Bretagne insoumise à la République, représentée par le commandant Hulot. Il ne manquait plus que l'espionnage de charme et le voilà : une aristocrate acquise à la République, Marie de Verneuil, est mandatée pour séduire le Gars, le Marquis de Montauran qui se promène sous le pseudonyme transparent de Du Gua, et en compagnie d'une femme plus âgée qui passe pour sa mère, mais qui est clairement amoureuse de lui...

Mais comme rien n'est simple, dans les sentiments humains, l'espionne et le Chouan tombent amoureux l'un de l'autre, ce qui complique extrêmement leurs missions respectives...


brouillon_chouansC'est le genre de romans balzaciens qu'il faudrait épargner aux Lycéens, sous peine de les rendre réticents devant Balzac, s'ils ne le connaissaient pas avant, ce qui serait dommage. Lui-même ne le leur recommanderait pas. Beaucoup de descriptions soporifiques (je songe à celles des premières pages, auxquelles l'adolescente que je fus doit de ne jamais avoir pu passer leur cap), des sous-entendus traînant en longueur sur les identités respectives des uns et des autres ce qui finit par égarer la sympathie du lecteur. Heureusement, quand Balzac met en présence les deux amoureux et que s'instaure une ébauche d'étude psychologique, malgré des débordements romantico-marivaudeurs (Marie, absurdement mélodramatique et versatile), on respire un peu.

Citations :

 

  • "Je ne reconnais ici l'autorité de personne, s'écriait Rifoël en jetant des regards enflammés à tous ceux qui l'entouraient (...).

    - Reconnaissez-vous celle du bon sens ? lui demanda froidement le marquis."

  • "Il y a, monsieur le marquis, reprit un célèbre contrebandier embarrassé comme un homme du peuple qui reste d'abord sous le joug du préjugé devant un grand seigneur, mais qui ne connaît plus de bornes aussitôt qu'il a franchi la barrière qui l'en sépare, parce qu'il ne voit alors en lui qu'un égal ; il y a, dit-il, que vous venez fort à propos. Je ne sais pas dire des paroles dorées, aussi m'expliquerai-je rondement. J'ai commandé cinq cents hommes pendant tout le temps de la dernière guerre. Depuis que nous avons repris les armes, j'ai su trouver pour le service du Roi mille têtes aussi dures que la mienne. Voici sept ans que je risque ma vie pour la bonne cause, je ne vous le reproche pas, mais toute peine mérite salaire. Or, pour commencer, je veux qu'on m'appelle monsieur de Cottereau. Je veux que le grade de colonel me soit reconnu, sinon je traite de ma soumission avec le premier Consul. Voyez-vous, monsieur le marquis, mes hommes et moi nous avons un créancier diablement importun et qu'il faut toujours satisfaire ! - Le voilà ! ajouta-t-il en se frappant le ventre."

  • "Employer habilement les passions des hommes et des femmes comme des ressorts que l'on fait mouvoir au profit de l'État, mettre les rouages à leur place dans cette grande machine que nous appelons un gouvernement, et se plaire à y renfermer les plus indomptables sentiments comme des détentes que l'on s'amuse à surveiller, n'est-ce pas créer, et, comme Dieu, se placer au centre de l'univers?..."

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité