Nouveaux contes de fées, de Sophie de Ségur (1856)

Relecture

Ce recueil de contes contient cinq contes : "Histoire de Blondine, de Bonne-Biche et de Beau-Minon", "Le Bon petit Henri", "Histoire de la princesse Rosette", "La Petite souris grise", "Ourson". Je les avais lus toute jeune et le premier m'avait laissé un souvenir plus fort que tous les autres, ainsi que l'"Histoire de la princesse Rosette" où je reconnais que l'espèce de valise qui livre des vêtements merveilleux m'avait enchantée.

Les récits sont faits d'épreuves dont les parents ou les êtres magiques connaissent les tenants et les aboutissants et demandent une confiance aveugle. Mais à qui faire confiance ? Quand la confiance est mal placée, le contrevenant, mis aussitôt dans la peau d'un ingrat, se fustige et on ne peut pourtant pas toujours dire que l'affaire était claire. Les épreuves elles-mêmes m'ont paru soit trop douces (devoir juste se désoler de ses fautes un certain temps) ou inhumaines, en butte à des personnages parfois douteux. Et ce qui est finalement offert à notre approbation est une confiance aveugle et une obéissance complète à des ordres qui heurtent notre entendement.

Cela ne va pas jusqu'aux aberrations sado-masochistes du conte de Perrault, La Marquise de Salusses ou la Patience de Griselidis, évidemment, mais c'est tout de même étonnant.

A relire, j'ai été aussi assez frappée par les liens fraternels qui lient des héros qui vont, de toute évidence, finir par se marier ! un idéal d'affection personnel de l'autrice ?

Il me semble que mon imagination était plus belle et plus colorée jadis mais je comprends beaucoup mieux les enjeux des péripéties !