Laurence Anyways, de Xavier Dolan (2012)
Diffusé sur ARTE jusqu'au 30 septembre 2018 à ce lien : https://youtu.be/g7m92HzqcPw
Laurence Alia (Melvil Poupaud) est un professeur de Lettres et un jeune écrivain. Il vit depuis deux ans une passion profonde et pleine de fantaisie avec Frédérique Belair dite Fred (Suzanne Clément), une réalisatrice, mais le soir de ses trente ans, il révèle à sa compagne que sa vraie personnalité est celle d'une femme et qu'il veut enfin la vivre au grand jour.
Après le premier choc, Fred décide d'affronter courageusement ses propres peurs, de rester fidèle à l'amour qu'elle ressent toujours pour Laurence. Elle le soutient, l'accompagne dans ses premiers travestissements, dans le maquillage, avorte en cachette pour leur "laisser du temps"... mais tous ces renoncements ont un coût nerveux et moral tels qu'il semble que l'épanouissement de l'un doive se payer par l'extinction de l'autre...
Un très beau film, d'une esthétique glam et cold-wave, un peu comme Laurence, sorte de David Bowie brun, avec une musique omniprésente, significative, certains plans sont vraiment ceux d'un vidéo-clip. Cependant, il pose beaucoup de questions aussi particulières (comment réagirais-je si l'homme que j'aime devenait une femme ?) que générales sur la passion, l'amour, les choix de vie, les priorités, les rapports à la famille, à la création...
Il continue à hanter longtemps après. Je me suis soudain avisée du genre inversé des prénoms de Fred et Laurence... Petit détail malin d'un film magistral.