Das Lehrerzimmer (La Salle des profs), d'İlker Çatak (2024)

Il y a des vols au collège. Carla Nowak (Leonie Benesch) est assez désemparée du climat "tolérance zéro" qui blesse les élèves et les traite comme des coupables présumés et tente de s'interposer pour rappeler les uns et les autres à plus de précautions et de respect de la sensibilité des élèves... Jusqu'au moment où, pour en avoir le cœur net, au sujet des vols dans la salle des professeurs, Carla laisse allumée la webcam de son téléphone et croit identifier son voleur... une voleuse, adulte, en l'occurrence (Eva Löbau).

A partir de là, l'ironie tragique est qu'au moment où Carla croit qu'elle maîtrise ce qui se passe et que l'incident va être rondement réglé, en off, et laissant sauf l'honneur de tous, c'est tout le contraire qui se passe. La voleuse présumée se rebiffe, nie vigoureusement et subvient son fils Oskar (Leo Stettnisch) qui est brillant élève de la classe de Carla. L'enfant, déchiré, outragé, pris à partie par un camarade, ourdit la revanche que sa mère, démissionnaire, ne peut mener en montant une cabale contre Carla. Les adultes eux-mêmes s'interrogent sur le procédé de Carla (comment a-t-elle pu s'autoriser à filmer ?) ou sur le caractère privé de sa démarche (comment a-t-elle pu penser qu'elle priverait ses collègues du droit de savoir en menant son enquête de son côté ?). J'étais complètement stupéfaite du piège, du tragique en marche dans lequel Carla se retrouve piégée, sans compter son éthique d'enseignante et de femme, dans une situation qui ne lui ressemble pas et où elle essaie coûte de coûte de garder son cap et ses principes.

Le film est à la fois terrible, appelle notre empathie mais il semble suivre son propre chemin, nous fausser compagnie jusqu'à une fois pas très claire... C'est simple, je n'arriverais même pas à la raconter...

Bande-annonce.