Une autre relecture : Stupeur et tremblement (1999)
Ce récit est présenté comme autobiographique et j'ai longtemps pensé qu'il s'agissait d'une autofiction un peu fantastique, tant les situations absurdes s'entrechoquent avec la personnalité originale et paradoxale d'Amélie Nothomb.
En réalité, dès son arrivée dans l'entreprise rebaptisée Yumimoto, le poids de la hiérarchie pèse de manière tragi-comique sur les épaules d'Amélie qu'on occupe à tes tâches insensées, répétitives, pas toujours en lien avec ses compétences ou l'intérêt de l'entreprise, et il est hors de question de protester. Les remarques racistes arrivent très vite... y compris de la part de la belle, décente et spectaculaire Fubuki Mori qu'Amélie Nothomb admire rêveusement.
Mais un malentendu d'ordre culturel les sépare irrémédiablement : non contente de l'avoir dénoncée par jalousie pour manquement à la hiérarchie, Fubuki se venge de ce qu'elle prend pour une tentative de l'humilier en donnant à sa subordonnée une tâche qui devrait la pousser à la démission. Amélie relève le gant et... accepte de nettoyer les toilettes de son étage. Personne n'ose se mettre en travers de cette brimade extrême.
Un très bon moment de (re)lecture. J'admire l'humour et l'auto-dérision d'Amélie Nothomb, sans doute plus depuis que je la connais mieux et que je subodore moins la pose et l'exagération que nous suggère son personnage médiatique.