Saules aveugles, femme endormie, de Pierre Földes (2023)
L'anime nous fait suivre le parcours de deux hommes, sur fond de tremblement de terre ayant déclenché le célèbre tsunami de Fukushima, Komura et Katagiri, travaillant dans la même banque. La femme du premier, Kyoko, tombe dans un état de prostration et d'addiction aux nouvelles télévisées des catastrophes naturelles de son pays. Elle finit par le quitter en affirmant qu'être avec lui était comme "vivre avec une bulle d'air" et elle le charge de récupérer son chat, Watanabe. L'homme se retrouve lancé dans différentes quêtes au fil des rencontres, notamment du côté d'Hokkaïdo, pour récupérer une mystérieuse boîte. L'autre homme, Katagiri, affecté de cauchemars et d'hallucinations, mène une vie très solitaire et remplie d'humiliations et de terreurs. Or une de ses hallucinations, Frog, une immense grenouille cultivée, lui parle avec gentillesse et considération. Elle veut l'emmener combattre avec elle Worm, un ver géant déjà aperçu en cauchemar par Katagiri, qui va détruire Tokyo. J'ai été particulièrement touchée par ce personnage.
Décidément, je n'y arriverai pas et il faudra bien que j'en vienne à lire la version papier du recueil de nouvelles d'Haruki Murakami : la version audio ne m'avait guère laissé comme souvenir que des scènes sur les plages d'Hawaï et une intoxication alimentaire aux crustacés (répugnant à entendre, et j'appréhendais de la revoir dans l'animé). Eh bien, je n'ai pas même retrouvé cela dans cet anime... Je devrais incriminer ma mauvaise mémoire, mais à ce point...? Je ne trouve pourtant dans aucune autre critique, mais je ne les ai pas toutes lues, de mention d'infidélité à Murakami.
Les images sont plus surprenantes que belles mais elles ont un immense charme. J'ai été immédiatement frappée par les jeux de transparence, de translucidité, par les glacis qui paraissaient parfois gratuits mais qui ne l'étaient en fait pas. L'animation des gestes et des visages, fluide et naturelle, se rapportait, elle, à l'esthétique d'un film. Le tout ne manquait pas d'onirisme mais sans excès.