Courir, de Jean Echenoz (2008)
C'est la biographie romancée d'Emile Zatopek, dont on n'apprend le nom qu'en cours de récit, qui commence pendant la guerre et s'achève sur les conséquences de sa prise de position sur l'entrée des chars soviétiques en Tchécoslovaquie.
Au cas où, avec l'éloignement temporel, nous oublierions combien la liberté a manqué à l'Est au XXème siècle, ce récit nous le rappelle salutairement : des talents ne se sont jamais pleinement exprimés et réalisés pour avoir buté contre les frontières et les interdits.
Ce qui est frappant, chez le sportif, c'est qu'il n'est jamais là où on l'attend, du début à la fin. Il gagne contre toute attente la plupart du temps, puis systèmatiquement, alors que rien, en sport ne peut être systématique, puis perd de temps en temps, mais jamais régulièrement : il reprend la tête alors qu'on le croit fini, pendant des années, puis replonge à intervalles irréguliers...
Le récit, très linéaire, suit le rythme d'une course. Il n'est pas désagréable à lire et c'est une bonne rencontre.