Amoureux de ma femme, de Daniel Auteuil (2018)
Adaptation de la pièce de Florian Zeller, L'Envers du Décor, déjà mis en scène par Daniel Auteuil.
Un jour, Patrick (Gérard Depardieu), se fait inviter par un vieil ami (Daniel Auteuil) pour lui présenter, ainsi qu'à sa femme Isabelle (Sandrine Kiberlain), Emma, sa nouvelle compagne, l'attirante (Adriana Ugarte, fascinante), actrice espagnole deux fois plus jeune que lui. L'ennui, c'est que Patrick a quitté la meilleure amie d'Isabelle et celle-ci n'est pas d'humeur à dérouler le tapis rouge à une briseuse de ménage qui la touche de si près... d'autant qu'elle constate, après s'y être résolue, que le sien vacille autant que son mari, dès que la belle Emma passe le seuil de la porte...
L'idée de filmer le fantasme (masculin, le plus souvent) comme s'il était la réalité, sans donner avant de clé au spectateur, n'est pas nouvelle. Je pense à "Sept ans de réflexion", au "Magnifique", à "True Lies", "American Beauty" et je sais que j'en oublie, et des meilleurs... Ce qui est intéressant ici, c'est que le fantasme a presque valeur de réflexion : Daniel explore la potentialité de son fantasme, jusqu'à en faire... un souvenir. Qu'est-ce que si pourrait se passer si... Emma tombe amoureuse de moi, quitte Patrick, si je la revois, si je quitte ma femme... Les situations mettant en scène le tenté et sa tentatrice (volontaire ? probablement que dans son imagination !) sont à la fois drôles et sexys. Le retour à la réalité, quand le fantasme tourne au vinaigre d'une mésaventure entrevue, est une délivrance et une joie qui auraient dû clore le film, pour moi.
Alerte spoiler : Ce qui ne colle pas, c'est la place d'Isabelle dans tout cela. Son revirement (grand cri l'éveillant d'un cauchemar dans la nuit) : oui, il faut les inviter... est cousu de fil blanc pour préparer une chute absurde. Et ça, non.
Bande-annonce. Tout est malheureusement déjà dedans.