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Mots et Images
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  • Ceci est le journal de mes films, de mes lectures, de mes spectacles et, parfois, des expositions où je vais, sans prétention à l'exhaustivité, à la science, ni à l'objectivité. La fusion avec over-blog a supprimé mes "liens amis" et je les prie de m'en excuser. Je suis la première ennuyée...
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6 mai 2023

A Quiet girl, de Colm Bairéad (2022)

The-Quiet-GirlAvant de commencer ce résumé, j'avoue être arrivée cinq minutes en retard : si le réalisateur a montré une séquence-clé dès le début, mon résumé et mon analyse en seront amoindris. Càit (Catherine Clinch) est une petite fille introvertie, craintive, mutique dans une famille nombreuse, dont Màthair (Kate Nic Chonaonaigh), la maman enceinte, et Athair (Michael Patric) le papa distant et douteux, se passeraient bien. Ces cinq minutes manquantes, peut-être, sont la cause de mon incompréhension : franchement, à part des pipis au lit, et sa tendance à partir en courant quand elle est grondée ou moquée, c'est-à-dire relativement rien du tout, en quoi est-elle gênante ? Or les vacances d'été arrivent, et la maman trouve à la placer chez Eibhlin (Carrie Crowley), une cousine qu'elle n'a jamais vue et son mari, Seàn (Andrew Bennett). Colm Bairéad ménage le plus longtemps possible le suspense au sujet du danger potentiel à larguer sa fille comme un paquet de linge sale - elle est d'ailleurs déposée crasseuse et en oubliant sa valise - chez des inconnus. L'attitude du mari est tout sauf amène. L'attitude seule d'Eibhlin, empathique, douce, indulgente, semble de bon augure. C'est d'ailleurs à la façon dont Càit a l'air de soupçonner que tout ceci cache quelque chose qu'on peut soupçonner nous-mêmes qu'elle a subi des sévices inavouables... Tout commence par un bon bain, des vêtements de garçon propres, et un brossage de cent coups de brosse, qui font dire à Eibhlin qu'il ne lui fallait qu'un peu d'attention pour avoir meilleure mine.


La tension du récit est presque insupportable : dans un film de type "Martine à la ferme", on est presque dans l'ambiance d'un thriller où tout peut devenir tragique et on voit une enfant tellement meurtrie, tellement assoiffée d'amour et de reconnaissance, adorable en somme, si prête à éclore mais si surnaturellement sage, qu'on ne peut supporter l'idée que le scénario lui réserve quoi que ce soit de pire.

La narration à hauteur d'enfant à laquelle ses parents ne parlent pas accentue cette tension ; dans mon résumé, j'ai défloré à tort une inconnue qui le reste presque la moitié du film, à savoir qui est le couple pour qu'on lui confie son enfant : personne n'a dit à Càit qui sont Eibhlin et Seàn, sauf qu'on leur laisserait bien la petite pour toujours, c'est tout de même terrifiant.

J'ai beaucoup aimé le passage où Eibhlin dit en substance : "Une famille qui a des secrets est une famille qui a des hontes. Tout doit pouvoir être dit." Cela me fait penser à "La Fille du puisatier" est à son magnifique : "Les plus jolies choses de la vie, c'est celles qu'on peut dire ou faire devant les petites-filles." Et pourtant, à la fin du film, la petite fille se souvient du conseil paradoxal de Seàn qu'il peut être au contraire prudent de ne pas tout raconter (à des gens malveillants et dépourvus d'empathie).

C'est très bien que le générique de fin soit si sombre, afin qu'on puisse discrètement écraser quelques larmes avant de sortir !

La plupart des dialogues sont en irlandais (j'ignore si c'est le bon nom pour désigner cette langue) et c'est assez surprenant et agréable.

Bande-annonce.

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