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Mots et Images
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  • Ceci est le journal de mes films, de mes lectures, de mes spectacles et, parfois, des expositions où je vais, sans prétention à l'exhaustivité, à la science, ni à l'objectivité. La fusion avec over-blog a supprimé mes "liens amis" et je les prie de m'en excuser. Je suis la première ennuyée...
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26 juillet 2023

Vers un avenir radieux, de Nanni Moretti (2022)

palace-781b776a8dac47061ddb5fc195b76fa61c8483a6Je suis un peu perplexe après avoir vu ce film, dans la veine de Palombella Rossa (bande-annonce), que j'avais vraiment aimé à sa sortie en 1989. Je crains que mon compte-rendu ne le mette trop en évidence.

Giovanni, avec lequel Nanni Moretti, qui incarne son personnage, aurait "99% de points communs", est réalisateur, sa femme, Paola (Margherita Buy) est productrice. Ce qui m'a un peu échappé, c'est qu'il y a en fait trois films, un qu'il imagine (avec des chansons), un qu'il tourne réellement et un qu'il prépare. Sa femme, il le souligne avec amertume, produit pour la première fois depuis leurs quarante ans de vie commune, un autre film que le sien ; nous apprenons de ses entrevues secrètes avec un psychanalyste, qu'elle désire quitter Giovanni avec qui la vie est étouffante, mais qu'elle n'arrive pas à le lui dire. Je pense à une scène où il dépasse franchement les bornes - avec elle comme avec d'autres - et où elle tente de le raisonner avec douceur, malgré sa rage et son exaspération. Tout semble lui échapper, sa femme, sa fille (Valentina Romani) qui tombe amoureuse, son actrice principale (Barbora Bobulova) qui circonvient Ennio (Silvio Orlando), l'acteur principal, son producteur français, adorable mais fauché (Mathieu Amalric, haut en couleur)... Et l'Histoire, dont lui seul semble se souvenir sur le plateau, une époque où, oui, il y avait des communistes en Italie, qui tentaient de créer une culture commune avec les communistes du "bloc soviétique", jusqu'au moment où la répression de Prague en 1956 va les obliger à prendre position, sans équivoque, sans échappatoire, sous peine de tout perdre...

On est rempli de sentiments contradictoires au vu de cette histoire : on comprend Giovanni et ses positions esthétiques, éthiques, sont solides, on a affaire à un réalisateur dans la pleine maîtrise de son art et de son engagement. Mais Nanni Moretti a la capacité de montrer à quel point un tel réalisateur, doublé d'un mari et d'un père "hélicoptère" (comme on qualifie les mères) peut être étouffant, tyrannique. La rencontre avec des limites le plonge dans une détresse discrète mais réelle.

Je veux bien qu'il me dise que la vue des chars russes de septembre 2022 lui ont fait faire cette réminiscence et je la comprends mais le parallélisme en est limité : je ne crois pas que les communistes européens de 2022 aient eu la moindre illusion sur le régime poutinien ni sur sa politique étrangère, là où ceux de 1956 en conservaient beaucoup. Donc Poutine n'a pas déçu ni bouleversé autant que Staline, il n'était pas un idéal pour grand-monde...

J'ai bien aimé le rappel que Netflix n'est pas une plate-forme qui accueille les cinéastes mais qui formate les scenarii en amont.

Vu en VOST, bande-annonce.

Conférence de presse à Cannes. Je ne sais pas à quel réalisateur la journaliste voudrait qu'il fasse référence (il semble qu'il s'agisse de Martin Scorcese...) mais pour moi, la présence du cirque, le côté hétéroclite, la déconstruction de l'art qui montre les trucs et les ficelles, me fait penser à Federico Fellini, l'onirisme en moins. J'ai été un peu déçue par le manque de questions sur la forme et le style des séquences même si ça veut peut-être dire que s'y risquer était difficile, et que, donc, des gens étaient aussi perplexes que moi.

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