Le Horla, nouvelle de Maupassant (1866-1887)

Une relecture fort nécessaire, car j'avais gardé de cette longue nouvelle un souvenir décidément très flou, que j'ai retrouvé avec plaisir dans cette version audio.

Il s'agit d'une nouvelle fantastique où le narrateur interne va donc ratiociner entre la terreur que lui procurent des perceptions irrationnelles et la recherche d'explications à ces phénomènes qu'il va tantôt identifier comme réelles, tantôt mettre en doute. Ce balancement sera accompagné d'échappées régulières de son habitation normande où ont lieu les phénomènes, depuis le début, pour Paris où, malheureusement, rendez-vous sont pris avec des récits de légendes et même des observations d'hypnose.

Quelles perceptions ? Le narrateur va d'abord (mais il se rendra compte vers la fin de la nouvelle que "son mal vient de plus loin", comme dirait Racine) sentir une présence dans la maison, rêver une étreinte étouffante dans son lit puis la vivre à l'état de veille ; entre-temps, des objets se cassent tout seuls, le lait, l'eau, le pain du narrateur sont absorbés par quelqu'un d'autre que lui. Il invoque le somnambulisme, les domestiques s'accusent les uns les autres... Il va faire des expériences qui finissent par exclure le somnambulisme et les visions de la présence se font de plus en plus incontestables.

Terrorisé, le narrateur va envisager de tuer son obsession...

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J'ai beaucoup aimé cette relecture, réellement apprécié une lecture qui visait à rechercher la construction du texte et à mieux voir où voulait nous emmener l'auteur. La question de la folie, en filigrane plus qu'en question ouverte, plane sur le récit, à une époque où Guy de Maupassant connaissait les internements et où ses troubles de la vue, la paranoïa, devenaient particulièrement gênants.