Extension du domaine de la lutte de Michel Houellebecq (1994)
Voici l'odyssée désenchantée d'un informaticien entre deux âges, jouant son rôle en observant les mouvements humains et les banalités qui s'échangent autour des machines à café. L'installation d'un progiciel en province lui permettra d'étendre le champ de ses observations, d'anéantir les dernières illusions d'un collègue - obsédé malchanceux - et d'élaborer une théorie complète du libéralisme, qu'il soit économique ou sexuel.
Cela fait longtemps que je repoussais l'instant de ma rencontre avec Houellebecq, et finalement, je le regrette, bien que je ne sois pas certaine d'avoir un jugement pertinent sur le sens qu'il a donné à ce roman. De toute façon, il m'a plu.
Je ne sais simplement pas dire si le sourire que j'ai entrevu au milieu du récit, l'espèce de jubilation qu'il y avait parfois, et qui était un véritable pied-de-nez, très gai, n'était pas celui de l'auteur, qui domine son déprimant sujet. Ce que le narrateur feint de dédaigner, sur quoi il ironise froidement, reste son centre d'intérêt.
J'ai même copié à part quelques passages, notamment le parallèle entre le libéralisme économique et le libéralisme sexuel, la diatribe réjouissante contre la femme analysée...
Je pense que c'est véritablement à lire.