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Mots et Images
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  • Ceci est le journal de mes films, de mes lectures, de mes spectacles et, parfois, des expositions où je vais, sans prétention à l'exhaustivité, à la science, ni à l'objectivité. La fusion avec over-blog a supprimé mes "liens amis" et je les prie de m'en excuser. Je suis la première ennuyée...
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30 octobre 2007

Lorsque l'enfant paraît, d'André ROUSSIN (1951)

enfant_paraitCharles Jacquet est sous-secrétaire d'État à la Famille et à l'Éducation nationale et il vient d'obtenir la fermeture des maisons closes. Rentrant victorieux à la maison, il apprend que Georges, son fils de 23 ans, sans emploi, vient de faire un enfant à sa secrétaire parfaite, Natacha. Sa propre femme, Olympe, qui attendait avec philosophie d'être grand'mère, car sa fille Annie est fiancée à Jacques de Vaubricourt, futur propriétaire terrien, découvre avec stupéfaction qu'elle va donner à Annie et à Georges un petit frère ! Et quand il s'avère qu'Annie, sa fille, et Thérèse, la bonne, vont également enfanter, la mesure est comble.
Or Charles Jacquet a toujours prôné en tant qu'homme politique l'augmentation des sanctions pour les avortements et fait l'apologie des familles nombreuses ; voilà une posture qui lui ferme bien des portes de sortie...


La pièce date de 1951 et j'en avais vu une version remaniée pour convenir à un public post-soixante-huitard où jouait entre autres Marthe Mercadier. Le combat gagné au début de la pièce se transforme en débat perdu par Jacquet : l'avortement devient légal. Jacquet y était d'autant plus farouchement opposé qu'il ne croyait pas en avoir besoin un jour et les circonstances l'induisent alors grandement en tentation... A cet égard, et à d'autres (suppression des remarques les plus condescendantes et paternalistes à l'égard de la classe ouvrière), le remaniement du texte original est une bonne idée et met en lumière l'hypocrisie régnante dans la haute bourgeoisie où l'on a les moyens de cacher ou de transformer ses entorses aux bienséances ou aux lois en cas de force majeure, voire de souverain bien. Cela trahit tout de même un grave problème : le texte a pire que vieilli ; il est devenu imprésentable en l'état !
Malgré tous ces changements, la satire n'ira pas plus loin : Natacha finit par être acceptée par les Jacquet, mais parce qu'il s'avère qu'elle est de haute extraction ; les frasques d'Annie échappent à la connaissance de tous par la ruse et on applaudira un jour à la "vraie jeune fille" qui épouse quelqu'un d'un "bon milieu" ; Jacquet assume son propre enfant tardif, mais surtout parce qu'il obtient le Ministère de la Guerre et plus celui de la Famille, ce qui détournera les quoliberts des journalistes de "son retour de flamme".

Heureusement que l'humour, parfois assez gaulois, est assez présent pour que l'agacement que j'ai ressenti (cf. plus haut) ne domine pas. Il y a aussi des répliques qui auraient mérité de faire date. Olympe dans son rôle de grande bourgeoise ignare, contente d'elle-même et bornée, mais d'une naïveté enfantine, est désopilante.                    

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