Colline, de Jean GIONO (1929)

Relecture.

Aux Bastides, hameau minuscule à l'ombre de la montagne Lure, d'étranges phénomènes se produisent, comme si tout était corps vivant et saignant. Janet, le père de Marguerite Gondran, mourant, semble très vite savoir de quoi il retourne, mais refuse d'aider. Puis l'eau tarit, dans cette Provence sèche...

Un roman panthéiste (il appartient au Cycle de Pan, composé également de Regain et d'Un de Baumugnes), effrayant parfois et d'une fruste poésie. J'en suis sortie à la fois mal à l'aise et séduite.
Ce qui est terrible, quand on relit ce roman au style ultra-littéraire, au point qu'on hésite peu à le qualifier de poème en prose, c'est de se dire qu'à la première lecture (il y a 23 ans), je n'avais pas tout vu du premier coup, alors qu'aujourd'hui, tout saute aux yeux. Les raccourcis panthéistes sont évidents... et beaux !

Et dans mes relectures d'octobre 2023 et janvier 2024, j'en vois encore d'autres : Et c'est la première fois qu'il m'apparaît qu'en réalité, Giono ne croit à son "mythe de Pan" qu'intellectuellement. J'aurais certes dû m'en douter. En réalité, il donne plus d'un signe qui permettrait de rationnaliser les péripéties à vocation surnaturelles de son roman.