Draquila - L'Italie qui tremble, de Sabina Guzzanti (2009)
SUJET DU DOCUMENTAIRE
Partant du tremblement de terre de L'Aquila, survenu "providentiellement" au moment où Silvio Berlusconi, président du conseil des ministres italiens était en chute libre dans l'opinion de son pays, Sabina Guzzanti rapièce les images d'archives, dans un ordre fait pour nous faire tomber à la renverse, des visites angéliques du chef de l'État, aux témoignages éblouis, sceptiques, stupéfaits ou furibards des victimes de cette catastrophe... jusqu'aux coups de poing de la fin du film, où l'on se demande comment tout cela finira.
MON AVIS
C'est l'histoire d'un verrouillage des mouvements des personnes, des biens, l'illustration de ce que Noam Chomsky ou Naomi Klein ont dénoncé comme une stratégie, celle du choc. Sous prétexte de leur sécurité, beaucoup de gens ne protestent pas contre l'expropriation, la privation de liberté... C'est ce dont va profiter Silvio Berlusconi, faisant peu à peu de l'organisme de Protezione Civile, une sorte de milice incontrôlable en toute légalité, statutairement !
Des soupirs et des exclamations échappaient aux spectateurs de ce documentaire, pendant la projection, et moi-même reste vraiment "sonnée".
Pour ne pas déflorer plus avant les découvertes que ne manqueront pas de vous faire faire ce documentaire, j'arrête là dans mes réflexions, mais je vous engage, vous, à ne pas en rester là.
Cf. bande-annonce (attention, elle est destinée au public français, friande des frasques du condottiere, on a l'impression que le documentaire dont elle est tirée n'est qu'une sorte de bêtisier grivois, en réalité, la portée de la dénonciation est bien plus vaste et intéressante, heureusement)
Vu au cinéma en VOST italienne sous-titrée.