César, de Marcel PAGNOL (1946)
Panisse, qui avait épousé Fanny vingt ans auparavant, la sachant enceinte des œuvres de Marius, s'éteint et veut que cet enfant, surnommé Césariot, devenu un brillant Polytechnicien, sache la vérité sur sa naissance.
Cette révélation, le voyage incognito de Césariot à la rencontre de son père naturel ajoutés à un certain nombre de quiproquo, vont troubler les cœurs...
Ce troisième opus souffre sans doute de n'être que l'adaptation théâtrale du scénario. On sent bien que les personnages n'ont pas été créés pour eux-mêmes mais que Pagnol avait écrit sous la dictée de la voix, de la posture des interprètes... Dix ans plus tôt, tout de même ! Je ne jouerai pas au jeu des sept erreurs, mais peut-être cela a-t-il modifié quelque chose.
Côté intrigue, Pagnol fait volte-face : dans Fanny, l'insouciant Marius était renvoyé à son égoïste passion pour la navigation avec un argumentaire à faire pâlir ; dans César (dont on se demande si l'éponyme renvoie au petit-fils ou au grand-père), Marius démontre qu'il a été victime d'une injustice dont on s'est lavé en l'accablant et, malgré le fait que Panisse garde l'acquis de son bon geste, il n'a guère sacrifié que l'argent dont il ne savait que faire. Les choses rentrent dans l'ordre avec un naturel dont il faut saluer Pagnol et le lecteur est tout à fait rasséréné.
Petite remarque personnelle : Césariot est parfaitement odieux, imbu de lui-même. Il est jeune... on ne peut qu'espérer qu'il n'oubliera pas le petit bistrot du Vieux-Port. Mais j'en doute.
Relecture.