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Mots et Images
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  • Ceci est le journal de mes films, de mes lectures, de mes spectacles et, parfois, des expositions où je vais, sans prétention à l'exhaustivité, à la science, ni à l'objectivité. La fusion avec over-blog a supprimé mes "liens amis" et je les prie de m'en excuser. Je suis la première ennuyée...
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10 juillet 2011

Le Vin blanc de La Villette, de Jules Romains (1914)

vin_blanc_villetteDans ce recueil de conversations de camarades parisiens autour d'un verre de vin blanc, à l'aube de la Première Guerre mondiale, on se rappelle les grandes manifestations ouvrières de la capitale des 1er mai notamment celle de 1906 (pour réclamer la journée de 8 heures), 1907, devant l'ambassade d'Espagne en 1909, la révolte populaire quand on apprit la mort injuste de Ferrer ou, en 1905, que le tsar Nicolas II avait fait tirer sur des manifestations d'ouvriers désarmés et venus en suppliant pacifiquement.

Émerveillée, j'y vois ce que m'ont confirmé les gloses autour du rapport de Terra Nova, qui prétend qu'il n'y a plus de classe ouvrière organisée en France ; une chose est sûre, elle n'a plus rien à voir, dans l'ensemble, avec celle dont j'ai lu les propos enflammés, gouailleurs, généreux, fascinés, passionnés, rapportés par la plume de Jules Romains, dont je n'ai lu jusqu'ici que Knock. Les rapports avec la classe bourgeoise et patronale n'ont finalement guère changé ; notre époque est peut-être d'autant plus violente que les explosions ne sont pas organisées ni pensées intellectuellement(j'ai écrit cette note en 2011, à une époque où je manquais vraiment de culture politique et très peu lu de textes politiques contemporains). Si un Ferrer était assassiné aujourd'hui, je crains que les discours dans les troquets ne ressemblent pas à ce qu'on lit dans cette œuvre...

Citations :

  • Tous ces polichinelles me dégoûtent. Je ne les envie pas à cause qu'ils sont riches, non - ni surtout à cause de la vie qu'il mènent. Ils me font positivement horreur. (...) Même les enfants ! J'aime pourtant les enfants ! Ceux-là, je me demande si j'en aurais pitié. Ils savent mépriser bien avant de savoir lire. Il faut voir de quel air ils regardent le balayeur ! Et ce ton pour parler à leur bonne ! Tout ça parce qu'ils ont eu un grand-père qui faisait la traite des nègres, ou une grand'mère qui vendait des lunettes à Francfort.
  • A une porte cochère, une espèce de larbin prenait le frais. Ne me parlez pas de ces types-là ! Je leur en veux plus qu'aux riches. Ils font le dernier des métiers ; et même, ce n'est pas un métier ; les riches se servent d'eux comme moi d'une chaise ou d'une brosse à reluire. Et ils se croient quelque chose ! Vous ne serez jamais si mal reçu que par une de ces faces-moches qui sort de vider le pot de chambre.
  • La mort de Ferrer, ça m'avait remué. (...) Ils l'auraient flanqué en prison ; ils l'auraient déporté ; peut-être que personne ici ne s'en serait aperçu. Mais fusiller un homme parce qu'il a ses idées à lui ! Au vingtième siècle ! Autant se remettre à quatre pattes, et qu'ils nous fichent notre ration de foin.
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