Le Petit Pierre, d'Anatole France (1918)

Alors qu'il s'engageait dans des textes bellicistes par patriotisme dont il était en train de regretter la véhémence et commençait à se tourner vers l'idée de réconciliation, Anatole France publiait humblement ce recueil de souvenirs qui n'a rien d'étonnant ni de spécial. Certes, il maquille ce recueil en fiction, puisque sa famille s'y appelle Nozière, que son père devient médecin et habite Paris... Malgré tout, beaucoup d'anecdotes doivent être à peine retouchées et sentent le vécu.

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Beaucoup de naïveté, parfois de la drôlerie, on ne peut pas dire que ce récit me marquera beaucoup, sinon par la dimension surannée des aventures, des réflexions, la langue toujours extrêmement châtiée. On retrouve parfois ce contraste dans les souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol, qui a pourtant 51 ans de moins que lui ! France invoque parfois les souvenirs des personnages qu'il a côtoyés : c'était le temps où un petit garçon pouvait entendre des récits de la Révolution française par des témoins oculaires, et être conscient du privilège que c'était et serait.

A lire pour connaître cette période de l'intérieur ; on ne se doute pas toujours de ce que cela représente.