Les Fantômes du presbytère, de Daniel Sangsue (2022)
Derrière ce titre digne d'un roman pour la jeunesse se cache un récit à tiroirs éminemment livresque : notre narrateur, qui emménage dans un presbytère (qu'il espère hanté), est cultivé et aime la lecture, les précédents occupants du presbytère aimaient également la littérature et l'écriture... La clé du pluriel du titre est sans doute dans la multiplicité des personnages de livres qui nous hantent ?
J'ai beaucoup aimé ce roman simple et court, qui progresse avec le sens du suspense, sans rien délayer. Il offre le plaisir de l'intertextualité avec Bernanos, Flaubert, etc. L'objet-livre lui-même est très agréable à manipuler, même si l'illustration de couverture n'est pas à mon goût.
Je n'en dis pas plus, j'en ai déjà trop dit !
Citations :
Dans ces conditions, nous n'avions plus le choix : il fallait prendre sur soi et s'accommoder des fantômes du presbytère, comme nous nous étions accommodés du loir et comme Isabel, qui en avait grand peur au début, s'était accommodée des araignées. Après tout, si la situation n'empirait pas, ces quelques coups quotidiens d'esprits frappeurs étaient moins dérangeants que les bruits de télévision, de perceuse ou d’aboiements incessants qu'on devait subir dans certains immeubles locatifs, ou que les nuisances des tondeuses à gazon, des cris d'enfants et des odeurs de barbecue dans les zones résidentielles.