Chien de la Casse, de Jean-Baptiste Durand (2023)

Dog (Anthony Bajon, qui a l'air de jouer son propre rôle) et Miralès (Raphaël Quenard, impressionnant) sont amis depuis la sixième dans ce village de l'Hérault, le second mène le premier à la baguette entre agressivité et tendresse. On découvre un peu perplexe leurs échanges, leur mode de vie, les paradoxes de Miralès, titulaire d'un CAP de cuisine mais sans emploi, connaissant les oeuvres complètes d'Hermann Hesse (entre autres) et citant Montaigne, écoutant avec passion Evelina Vitti jouer du paino, à la fois attentionné et cultivant de bonnes relations avec tout le village mais profondément seul, du moins, prendra-t-il conscience qu'il l'est. Tout se complique quand Dog prend en auto-stop une jeune étudiante (Galatea Bellugi) et qu'ils entament une relation amoureuse.

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 Pour rejoindre des amis au cinéma, qu'importe le film, j'avais des appréhensions sur le choix du film dont je n'avais d'ailleurs pas bien saisi le titre oralement, pour n'en avoir jamais entendu parler. Les premières minutes n'ont pas contribué à me rassurer, on aurait dit certains documentaires sans voix-off ni coupure apparente où l'on regarde des Deschiens s'autoparodier. Puis quelque chose de poignant chez les personnages et leur complexité se trouve une poétique et l'on est capté. Le final [alerte divulgâcherie] a quelque chose d'un sacrifice païen déritualisé et désacralisé, après lequel soudain tout est à nouveau donné à tous. J'ai vraiment beaucoup aimé !

Bande-annonce.