Le Mec de la tombe d'à côté, de Katarina Mazetti (2009)

Ce roman relate la rencontre de deux trentenaires solitaires en Suède, une bibliothécaire veuve sans enfants, et un producteur de lait au cheptel de vingt-quatre vaches, fort seul depuis le décès de sa mère. Le "choc culturel" ne va pas les empêcher de s'aimer ni de faire tous les efforts qui leur seront possibles (soyons honnêtes, ce qui leur est possible ne va pas très loin, car ils espèrent tous les deux que c'est l'autre qui essaiera de changer et de devenir le partenaire assorti) pour rester ensemble... jusqu'à la goutte d'eau qui fait déborder le vase...

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Sous des dehors légers, parfois si légers que je l'aurais catalogué parmi mes romans de plage de cette année, le roman explore d'une manière originale - l'humour - comment une relation où les deux partenaires sont incompatibles périclite. On n'est pas dans le passionnel ni le spectaculaire qu'on trouve dans la plupart des romans, quand il en est question ; ici, les situations outrées ne servent que le rire. La souffrance est là, mais elle est pudique. Cela commençait comme La Délicatesse, il y avait beaucoup d'humour, de tableaux caricaturaux coutumiers des romans légers et pourtant cette histoire serre parfois vraiment le coeur. Il est étonnant que l'auteur ait pris le parti, au-delà de toute raison dont elle est pourtant comptable et consciente, pour l'attraction hormonale, pour le désir d'enfant, les systèmes immunitaires complémentaires. Un anti-L'amour dure trois ans, donc.

Tome II : Le Caveau de famille.

Citations :

• "Eh bien moi, je n'aurais jamais pu devenir responsable d'une section, dit Liliane. Une catastrophe par semaine à la maison, au moins probablement jusqu'à ce que le petit dernier fasse son service militaire. Et puis tu seras augmentée. Tu grimperas peut-être jusqu'à l'échelon d'un agent d'entretien des espaces verts sans l'ancienneté. Tu pourras rembourser ton emprunt d'étudiant avant de mourir ! Moi, je ne peux même pas me payer des séances de Weight Watchers -, mais ce n'est pas grave, de toute façon je n'ai pas de quoi m'acheter à manger non plus, ha ha ! J'imagine que c'est Olof qui t'a recommandée."
  D'un seul trait, elle avait réussi à me mettre sur le dos la disette de ses mômes et à laisser entendre que j'avais couché pour obtenir ce boulot. Bien joué, Liliane !
• On a commencé à se disputer pendant les informations. Elle, c'est une sorte de gauchiste. Si ce n'est pas la gauche caviar, c'est la gauche pâté végétal, et moi je défends les intérêts des entrepreneurs, parce que je me considère comme une petite entreprise.
• Je crie de plus en plus fort.
  Elle s'est levée.
  - Tu essaie de couvrir la voix de qui ? a-t-elle simplement dit, et elle est partie.
• Pourquoi, bordel de merde, serait-ce si impossible que ça ? ai-je pensé un jour quand j'avais loupé le contrôle des chaleurs parce que je bavardais au téléphone avec la Crevette. Deux adultes, presque du même âge, une maison, une ville tout près, deux boulots. Habiter ensemble, faire la navette, retaper la maison... avoir des enfants... Dormir ensemble toutes les nuits, se voir plus de trois heures par semaine.