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16 août 2023

Millésime 54, Antoine Laurain (2018)

Millesime-54En 2017, quatre personnes vivant dans un immeuble parisien, réunies par une tentative de cambriolage, vont trinquer autour d'une bouteille de Château-Saint-Antoine de l'année 1954, une piquette qui fut exceptionnelle cette année-là, pour une raison inconnue. Il y a Hubert, dont la famille habite l'immeuble depuis plusieurs génération, Bob, un touriste américain, Magalie, une restauratrice d'art et Julien, qui est originaire du village où était cultivé ce vignoble, justement... Le lendemain, ils se retrouvent dans le Paris de 1954 (et ne le comprennent pas tout de suite), voient des monuments architecturaux et humains, disparus en 2017... Est-ce que tout ceci n'aurait pas un rapport avec l'apparition d'une soucoupe volante à Charmally-les-Vignes ?

Ce roman a un charme fou ! Plein d'humour, de nostalgie souriante (j'ai souri béatement en voyant littéralement devant moi Jacques Prévert, Doisneau à Montmartre, Jean Gabin et Edith Piaf aux Halles... On a l'impression d'un monde plus harmonieux que ce qu'il était en réalité), et de chaleur humaine. L'auteur s'intéresse plus aux situations personnelles autour du drame de science-fiction, et aux interactions, qu'à la question extraterrestre et scientifique que son élément modificateur soulève et tout s'arrange merveilleusement. Et il a raison, cela ne manque pas. Il tient davantage du conte.

Merci à jemlire de me l'avoir envoyé !

Citations :

  • Le confort des vieux wagons était très sommaire avec ses sièges de bois et Bob nota que personne ne regardait son smartphone ou n'écoutait de la musique dans un casque. Les voyageurs lisaient sagement un livre, certains mordillaient leur crayon à gomme en réfléchissant aux mots croisés du journal. Ces Français, malgré la mondialisation, n'avaient pas perdu leur âme : songea Bob, ils résistaient, paisiblement ancrés dans leurs traditions et leur art de vivre. Les hommes se levaient pour laisser la place aux femmes, aucun guitariste ne vint jouer dans le wagon, aucun mendiant n'entra y demander de l'aide pour un repas.
  • Qu'est-ce que c'est que ce régiment d'alcooliques ?! hurla-t-elle, tu fais la paire avec Riri. Je vous sers plus, moi, si ça continue, tas de poivrots ! Heureusement qu'il y a point de guerre qui se prépare, il serait bien défendu, le pays, avec des éponges comme vous, vous êtes tous que des vers à bois, et de bois de tonneaux ! Moi je vous le dis !
  • Mais le père la soucoupe ne s'intéressait guère au futur. Les quelques indications sur l'année 2017 le laissèrent sceptique. Principalement l'usage du smartphone. On téléphone pour dire qu'on va arriver, avait tenté Julien. - Pour quoi faire ? On le verra bien, quand tu seras là, non ? lui avait répondu son aïeul en haussant les épaules. - On peut prendre une photo, d'un cerf dans la forêt, par exemple, et l'envoyer à quelqu'un. - Et pour quoi faire ? Tout le monde sait comment c'est fait, un cerf, non ? -  Pour savoir ce qui se passe dans le monde. - Y a donc plus de bistrot et de journaux au comptoir ? Julien se heurtait chaque fois à une réponse pleine de bon sens qui le laissait désarmé.

 

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