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21 décembre 2015

Les Suffragettes, de Sarah Gavron (2015)

suffragettesMaud Watts (Carey Mulligan) trime dans une blanchisserie londonienne qui lui a pris sa mère quand elle avait quatre ans (les accidents du travail y sont nombreux), son enfance à 7 (on n'allait pas la garder à ne rien faire) et à douze ou treize ans, il a fallu qu'elle y subisse les avances du patron, Norman Taylor (Geoff Bell)... moyennant quoi, elle a un petit grade, a pu épouser Sonny (Ben Whishaw), un "brave garçon", collègue qui l'a "acceptée" et lui a fait un enfant, le petit George.

Un jour, alors qu'elle partait dans les quartiers de l'Ouest faire une livraison, elle assiste à un acte de vandalisme (mon premier choc du film) concerté d'un groupe de suffragettes, parmi lesquelles elle reconnaît une collègue, Violet (Anne-Marie Duff)... Une prise de conscience féministe commence peu à peu pour elle...


Un film magnifique auquel j'étais allée en traînant des pieds, plus par conviction personnelle que par suspicion de voir une belle oeuvre. En fait, il a plusieurs mérites. Un mérite artistique certain : je n'ai pas forcément l'oeil ni les mots, mais il y a un parti pris esthétique, fait d'ornements, de douceur (féminine ?) et la réalité crue, un peu floutée, mais assénée avec force. Autre intérêt : il illustre très concrètement de quels droits des hommes sont exclues les femmes et montre ainsi en quoi il y a abus. Les femmes présentes ne pourront oublier l'illustration de l'autorité parentale unique... une scène de cauchemar ! Il montre aussi que cette lutte féministe, dont nous parvient une image un peu désuète, parfois ridicule (tiens, je me demande soudain pourquoi) a été un véritable martyre, et je ne donne pas dans la métaphore. Coups, incarcérations parfois douteuses, gavage des grévistes de la faim, mise au ban de la société, et sacrifices ultimes... semblent tout de même subies par les petites ouvrières dont personne ne vient payer la caution.
En réalité, cette lutte féministe montre qu'il y a une lutte des classes qui n'a pas été résolue et que les ouvrières paient au prix fort. Emmeline Pankhurst (Merryl Streep, abusivement à l'affiche, qu'on ne verra qu'à deux reprises) tire les ficelles de loin, en toute sécurité et tout confort, sous prétexte d'être recherchée. Le seul personnage masculin pas complètement négatif est l'inspecteur mis spécialement à leurs trousses ; Arthur Steed (Brendan Gleeson) tente à la fois par ruse et aussi parce que c'est la vérité, de leur faire comprendre qu'elles sont fanatisées et courent à leur perte personnelle. Mais comment faire entendre cela à une femme qui vient de comprendre que la vie qu'elle mène, telle qu'elle est, ne mérite pas d'être vécue ?

Bande-Annonce en VO.

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