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12 août 2021

La Femme d'un autre et Le Mari sous le lit de Fédor Dostoïevski (1848)

51A0TQKQCXLDeux nouvelles sur la jalousie fondues en une seule par l'auteur donnent un texte en deux parties : un mari jaloux fait le pied de grue dans la rue, devant les lieux supposés de son infortune, puis se rue à un rendez-vous amoureux anonyme dont il a eu vent par hasard, persuadé qu'il y trouvera sa femme.

Je dirais que Dostoïevski, renouvelé par la traduction plus fidèle au rythme heurté voulu par l'auteur d'André Markowicz (*), a bien fait, dans le sens où les deux occurrences sont trop semblables pour ne pas être l'aventure du même mari trompé ; mais les deux Glafira, elles, sont un peu différentes.

Pour revenir au style, il contribue à la confusion de la situation, à rendre complètement incompréhensibles, irrationnels, insupportables, le comportement et les propos circulaires d'Ivan Andréevitch puis à accréditer la thèse de sa folie dans la deuxième partie, où le récit oscille entre le burlesque et le surréalisme. Beaucoup d'humour et de verve ; de beauté, parfois.

(*) Ce n'est certainement pas moi qui ai été capable de le voir, mais je confirme les propos de la préface du traducteur et l'éloignement que constitue ce choix de traduction d'une parenté balzacienne jusque-là artificiellement créée.

Citation :

  • Par contre, il enrageait et il bouillait comme un samovar. Tout le premier acte se passa sans qu'il remarquât rien, c'est-à-dire qu'il n'entendit pas la moindre note. On dit que la musique a cela de bien qu'on peut accorder les impressions musicales à toutes nos sensations. Un homme joyeux trouvera de la joie dans les accords - un homme triste, de la tristesse ; une tempête entière pleurait dans les oreilles d'Ivan Andréevitch.
  • Il arrive qu'une affichette choie des balcons les plus hauts. Quand la pièce est ennuyeuse et que les spectateurs sont pris de bâillements, cela leur fait toute une aventure. C'est avec une passion extrême qu'ils suivent le vol de ce papier juste moins léger que l'air depuis le balcon le plus haut, et ils trouvent plaisir à contempler son voyage en zigzags jusqu'aux fauteuils du parterre où l'affichette ne manque jamais de se coucher sur telle ou telle tête absolument impréparée à cette circonstance.
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