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Mots et Images
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  • Ceci est le journal de mes films, de mes lectures, de mes spectacles et, parfois, des expositions où je vais, sans prétention à l'exhaustivité, à la science, ni à l'objectivité. La fusion avec over-blog a supprimé mes "liens amis" et je les prie de m'en excuser. Je suis la première ennuyée...
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27 novembre 2021

J'ai quinze ans et je suis grosse, de Jacqueline Rotman (2021)

J-ai-quinze-ans-et-je-suis-groeLittérature jeunesse

Caroline, quinze ans, vit un conflit avec sa mère, qui l'élève seule. Cette dernière semble déçue de n'avoir pas la fille qu'elle souhaiterait et plus encore par les kilos qui, au fil des années, et malgré tous les régimes imposés (certains diraient "à cause de") l'emmènent vers l'obésité morbide. Une fois que ce fut le cas, le pensionnat d'amaigrissement devient une solution idéale. Or Caroline le voit moins comme la clé de sa minceur qu'elle investit mal car ce serait donner une satisfaction à la mère honnie, que comme un moyen de ne plus vivre avec ladite mère. Comme l'amaigrissement va trop vite et que Caroline souhaite rester enfermée au pensionnat jusqu'à sa majorité, elle met en place un sabotage...


 C'est un livre qui se dévore ! ... évidemment.

J'ai trouvé très intéressante, la complexité de la relation entre la mère et la fille, dont le conflit finit par se cristalliser sur autre chose que le noeud du problème. La difficulté de la mère à garder dans sa vie le témoignage d'une relation amoureuse qui l'a blessée, qu'est sa fille, n'est même pas évoqué dans le récit, le personnage maternel est à la fois une clé et purement "administratif" dans le roman... et pourtant, ce drame personnel maternel est repris dans la vie de sa fille dans la deuxième moitié du roman, ce n'est pas rien ! La relation est complexe parce que Caroline accuse à juste titre sa mère d'être la cause de ses kilos en trop qui l'empêchent d'avoir une vie agréable, elle l'accuse de vouloir la faire maigrir et de manifester à son égard de la grossophobie, elle punit sa mère en gardant les kilos en trop, elle utilise les kilos en trop pour se protéger de sa mère en prolongeant son séjour en pensionnat... C'est inextricable et intéressant. Je trouvais le surnom Folcoche exagéré mais malheureusement, la mère finit par vraiment mériter à mes yeux cette comparaison avec Vipère au poing.

En revanche, les innombrables invraisemblances ont parasité ma lecture assez profondément et je les regrette, de petits détails véniels comme l'incohérence du train de vie et des moyens financiers d'une mère cheffe de foyer monoparental et caissière, et les régimes drastiques imposés aux adolescents en pleine croissance, qui conviendraient mieux à des personnages âgées sans activité, des différences pas/mal justifiées dans les réactions de l'équipe soignante aux mêmes problèmes, l'échange absurde entre la mère et la fille au moment du retour au centre, abstrait et hors-sujet.

Le contrôle absolu de la fonte (ou du maintien) des kilos par l'héroïne n'est pas forcément très crédible non plus, heureusement, les paliers de ses camarades compensent, mais il a quelque chose d'euphorisant à la lecture et c'est à une belle success story qu'on assiste, avec une fin heureuse.

Je remercie Babelio, les éditions Jets d'encre et l'autrice de m'avoir permis de lire cet ouvrage.

 

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