L'Ordre des choses, de Jeff Silva et de Ramona Badescu (2023)
Présentation du distributeur : Alexandru, 90 ans, jardine, blague, continue à réparer des montres dans l’atelier ouvert par son père en 1909, quelque part dans le sud de la Roumanie. Mais ce qui est invisible pour tous, et qui a bouleversé à jamais sa vie, c’est son passé de prisonnier politique. Une tentative d’inscrire des éléments de mémoire épars de l’un des derniers témoins directs de ces camps de travail forcés et prisons politiques roumaines tout autant qu’une ode à la résilience.
C'est un film à clés, difficile à apprécier si l'on croit qu'il s'agit d'un film de souvenirs ou d'hommage familial seulement où le poids du temps et des gestes ne seront pas compris. En réalité, sa construction et son montage ont été très pensés. Il s'agissait d'amener à raconter, sans le brutaliser ni risquer de lui faire revivre, à un très vieil homme qui a trouvé un semblant de paix, des événements liés à la dictature communiste des Russe, une série de détentions arbitraires dont aucune trace administrative ne sera gardée, qui le priveront de ses premières années de jeune époux et papa. Alexandru et le temps sont le fil directeur, verbal, symbolique et rythmique du film.